Le plateau des Boloven

Du 26 au 30 avril 2013 - Publié le 7 décembre 2013

C’est donc à Pakse que nous avons vécu nos dernières aventures au Laos ! Pas le temps de tergiverser, nos visas arrivaient à échéance et les pénalités à la sortie du pays étaient relativement chères pour notre budget. Nous sommes donc partis dès le lendemain, sans avoir pu visiter la ville. James, un Californien plutôt cool qui n’avait pas le cœur à faire le tour tout seul, s’est joint à nous pour les trois jours. C’est donc à trois et à deux scooters que nous nous sommes élancés sur ce plateau fertile, à la découverte des plantations de café, de thé et autres arbres fruitiers. Nous avons tout d’abord commencé par une visite du marché de Pakse, une véritable fourmilière sur le plus grand marché du Laos. Les étals à poissons étaient particulièrement fournis et nous étions vraiment surpris de la variété de la pêche quotidienne du Mékong. Pas la place pour tout le monde sur les stands, les plus pauvre vendent leurs produits à même le sol dans des conditions hygiéniques à faire faire une crise cardiaque à Adrien Monk ! Nous avons quitté avec plaisir ce capharnaüm et la pollution générale de la ville pour rejoindre l’air frais du plateau. Après une petite étape au pied d’une cascade sans véritable charme, nous avons poursuivi jusqu’à la maison d’un cultivateur de café bio. 

Terre rouge, maisonnette en bois entourée de caféiers, le décor était fort bucolique ! Après un bon petit frappuccino glacé, nous sommes partis visiter les alentours avec le propriétaire.Il nous a fait découvrir l’excellent fruit du café, les herbes médicinales du coin et le fameux jackfruit. Dans les villages, nous avons rencontré des femmes qui confectionnaient des matelas selon la coutume au Laos (remplis de paille... inconfortable). Nous sommes aussi passés vers une famille dont la maman, la grand-maman, ou peut-être la tante était décédée la veille. Ils fumaient une drôle de pipe à eau et buvaient de l’alcool de riz sans modération ! Nous avons donc aussi été invités à partager leur deuil en buvant cul sec un grand verre de lao lao. Dans ces villages, il est coutume de conserver son cercueil taillé dans une seule pièce de bois sous sa maison. Et au moment du grand voyage, les familles vont enterrer les défunts dans la forêt. Nous avons appris que les cercueils en bois ont désormais fait place aux cercueils en béton car on ne trouve plus tellement d’arbres suffisamment grands. Nous avons repris la route et avons rejoint le petit village de Tad Lo, unique étape de notre boucle. C’est un passage obligé du tour et par conséquent très touristique. En fin d’après-midi, on a profité de faire une petite marche le long d’une rivière et de ses cascades. On a pu assister au bain de deux éléphants, rigoureusement nettoyé par leurs Mahouts. Le lendemain, nous sommes partis pour une nouvelle cascade. A notre arrivée, nous avons été pris en charge par un petit groupe d’enfants qui nous ont accompagné et montré les raccourcis pour la rejoindre. Elle était énorme, cette cascade, mais à cette période de l’année, seul un petit filet d’eau y coulait, créant sur la roche lisse, une fine couche d’algues propices au toboganning ! Mat et James ont tenté d’imiter les jeunes laotiens, si habiles sur cette surface si glissante, frisant le code à quelques reprises ! Un beau moment de rigolade et de détente avant de reprendre notre route. Route qui nous a amenés dans un nouveau petit village, aux mœurs très locales. Les gens habitaient de belles et grandes maisons dans lesquelles s’entasse toute la famille ! La plus grande maison abritait 70 membres de la même famille ! Un homme suffisamment riche pouvait avoir plusieurs femmes. C’est aussi à cet endroit que nous avons découvert - mais pas goûté - le ragoût de toutou. 

En reprenant la route, nous avons été surpris par un violent orage, la température a chuté de 20 degrés et nous claquions des dents. Nous nous sommes réfugiés dans une usine à café. Un cadre de l’entreprise, un Vietnami, nous a alors invité à nous réchauffer à l’intérieur. Il nous a gentiment offert un gros café et une fois l’orage passé, nous avons repris notre route. Le dernier tronçon était composé de multiples cascades. Celles-ci étant toutes payantes, nous nous sommes contentés de découvrir les deux plus prestigieuses. Finalement, après une petite dégustation de thé vert -blanc - noir - jaune (tous issus de la même plante, le saviez-vous ?), nous sommes tranquillement rentrés sur Pakse. Dernière grosse frayeur à l’arrivée, lorsqu’une voiture à coupé la route à notre ami James qui s’en est sorti par miracle sans chuter ! Pour nous remercier d’avoir fait le tour ensemble, notre charmant Californien nous a invités pour le souper ! Une nouvelle belle rencontre avec un gars pourtant bien décalé. Notre dernier jour au Laos, nous l’avons consacré à la visite du Wat Phou dans la province de Champasak. L’ensemble des constructions visibles ont été construites par les Khmers qui administrèrent le Laos pendant une grande partie de l’Empire khmer, aux alentours du dixième siècle. Une bien belle découverte à l’ombre des frangipaniers centenaires et des manguiers aux fruits acidulés. Du temple, partait une ancienne route surélevée qui conduisait au temple de Nang Sida et continuait vers Angkor. La transition était toute trouvée pour notre prochain pays, le Cambodge !

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Tha Kaek - THE loop !

Du 21 au 26 avril 2013 - Publié le 7 décembre 2013

C’est donc plein sud que nous avons mis le cap, avec un trajet de folie qui ne s’est pas vraiment passé comme on l’aurait voulu ! On aurait pu faire tout un article de ce déplacement, on a quand même essayé de vous le résumer en quelques points… Ça en vaut la peine :

 

Bateau : 1 heure en fond de cale avec les genoux à la hauteur des oreilles, serrés comme des sardines.

 

Mini-bus : Tout charger- tout décharger- tout recharger, changement de minibus, décharger-charger, départ avec une heure de retard. Km20 : tomber en panne, 30 minutes de réparation. Km23 : retomber en panne, 1 heure d’attente, changement de minibus, 12 places pour 15 passagers. Après 3 heures de voyage, arrivée à Luang Prabang.

 

Bus : Rater pour deux minutes les dernières places pour le bus à couchettes, charger dans un bus pourri, à 5 sur la banquette arrière (dont un moine), sièges non-inclinables, la clim nous coule sur la tête, on se prend une véritable douche, la femme d’à côté vomit toute la nuit, après 12 heures de calvaire, arrivée à Vientiane.

 

Tuk-Tuk : Parcourir Vientiane en long et en large pour déposer tous les autres passagers, il pleut, il fait froid, 1 heure de trajet !

 

Bus n°2 : 6 heures du matin, grimper de justesse dans le bus vide pour Tha Kaek, 100 moustiques au mètre carré, on s’endort profondément. A notre réveil, le bus est plein d’écoliers bruyants. 8 heures plus tard, arrivée à Tha Kaek, après 28 heures de trajet !!! Et on est presque frais ! Voilà pour le plus long transfert de notre tour du monde… :-)

 

A Tha Kaek, remis de nos émotions, nous avons loué une moto et sommes partis pour 4 jours sur les routes laotiennes ! Notre première étape, longue de 140 km, nous a fait passer par une vallée escarpée où étaient disséminées des tas de grottes. En ayant déjà visité plusieurs au nord, nous avons décidé de nous arrêter à une seule d’entre elles, la grotte aux 100 Bouddhas. Choix intéressant, car elle est assez reculée et très peu visitée par les touristes. Elle est par contre vénérée par les locaux et fait office de temple. La décoration à l’intérieur est tout simplement grandiose. Tapis, bougies, petits autels en bois et en or ornent la cave, sans oublier les centaines de statuettes de Bouddha. Une fissure au sol permet de voir une rivière bleu-vif en contre-bas, assez extraordinaire.

Nous avons repris notre route à travers des paysages pas très folichons. Nous sommes remontés le long d’une rivière où plusieurs barrages ont été construits pour les usines hydro-électriques. Les barrages créent d’immenses inondations qui recouvrent complètement certaine zones, formant ainsi des lacs. Les arbres morts émergeants de l’eau donnaient une impression de paysage apocalyptique. Mais les habitants semblaient apprécier ces points d’eau dans lesquels ils pouvaient se rafraîchir, se laver et pêcher ! Nous avons passé la nuit dans une petite guesthouse perdue au milieu de rien, avec un propriétaire franchement génial. Nous avons fait la connaissance de deux autres motards, tout amochés et ensanglantés, en état de choc. Comme le 90% des touristes, ils ont eu un accident (perte de maîtrise), sans gravité, on vous rassure… Nous ne sommes pas des pros du guidon, mais nous connaissons nos limites et nous n’avons rencontré aucun problème.

La deuxième étape était aussi la plus longue... On nous avait annoncé une route défoncée et en travaux sur une cinquantaine de kilomètres… on n’a pas été déçu ! Quand on parle de travaux au Laos, il s’agit vraiment de GROS TRAVAUX ! A plusieurs reprises, nous avons dû contourner des pelles mécaniques et d’autres machines, les ouvriers se marraient de nous voir à moitié embourbés, en difficulté. Pire, à un endroit, la route était carrément coupée en deux ! Coincés devant cet obstacle, nous faisions face à d’autres motards laotiens, tout aussi désappointés que nous. Mathieu, ne voulant pas attendre toute la journée que les cantonniers s’occupent de la portion manquante, a alors entrepris de creuser un passage dans la terre fraîche et meuble, sous le regard surpris mais intéressé des autres motards. Le «chemin» terminé, tout le monde s’est entraidé pour passer les motos d’un côté et de l’autre. Joli moment de solidarité !

Après plusieurs heures de concentration extrême slalomant dans des paysages sublimes, nous avons enfin retrouvé la route asphaltée à Laksao, grosse ville carrefour sans grand intérêt. Nous en avons profité pour reprendre des forces avec une bonne soupe de nouilles, notre coup de cœur gastronomique au Laos, puis nous avons visité le grand marché. Nous avons repris notre route, avec une dernière halte avant Konglor près d’un beau petit lac bleu profond de70m ! A notre arrivée, nous avons été choqués par les détritus qui jonchaient le sol, laissés par les Laotiens qui s’y étaient réunis pour célébrer Pii Mai… Heureusement, quelques mètres plus loin, le lagon était magnifique, d’un bleu intense. Nous avons suscité la curiosité d’un groupe de petits moines qui prenaient leur bain et s’amusaient dans l’eau. En effet, peu de touristes venaient se perdre si loin de la route principale ! Après un petit moment à nous observer en rigolant, ils sont timidement venus à notre rencontre et nous ont fait une démonstration de plongeons. Ils étaient tout amusés de voir leurs prouesses sur l’appareil photo ! Nous avons quitté nos petits compagnons de bain après ce joli moment et nous avons parcouru les derniers kilomètres de notre deuxième journée accompagnés du soleil couchant. Les couleurs, les paysages étaient magnifiques et nous avons pleinement profité de ce moment. Nous avons finalement rejoint Konglor et avons été directement séduits par ce petit village animé par la culture du tabac et sa fameuse grotte navigable de 7,5 kilomètres de long qui mène au hameau de Ban Natan ! Incroyable de se dire qu’il y a peu, on ne pouvait le rejoindre uniquement par la rivière, à travers la grotte en bateau. Cela démontre bien le développement rapide de ce pays, sous l’impulsion (ou plutôt la contrainte) des Chinois ! Mais ça c’est une autre histoire… Le rythme de vie des Laos semble si tranquille, si calme, très éloigné du stress du “monde moderne”. A ce sujet, un proverbe nous paraît tout à fait à propos : “Le Vietnamien plante le riz, le Cambodgien le regarde pousser et le Laotien l’écoute pousser”...

Le lendemain, nous sommes partis tôt le matin pour visiter cette grotte unique à bord d’un long-tail boat. Inutile de vous préciser qu’il faisait nuit noire dans la grotte et que le boatman utilisait une puissante torche pour se diriger. A l’avant du bateau, nous avions aussi un guide local qui éclairait les parois de la grotte pour signaler notre présence aux bateaux venant en sens inverse. Il faisait assez froid, l’eau nous coulait dessus depuis le haut plafond de la caverne. On a débouché 30 minutes plus tard dans une épaisse forêt de l’autre côté de la grotte, face à des pitons rocheux immenses et majestueux. On a décidé de plonger un peu plus profondément à pied dans la vallée pour découvrir les hameaux dispersés le long de la route de terre. Une balade bien sympathique pendant laquelle on a senti que notre présence suscitait la curiosité des autochtones. De retour à Konglor, Mathieu a profité de faire un tour en moto tout seul, se perdant dans les paysages grandioses de la vallée et ses forêts. En route, il a rencontré 3 jeunes garçons partis chasser les oiseaux avec leur fusil “fait maison”. Curieux, Mathieu leur a demandé comment fonctionnaient ces drôles d’engins... Après tout un rituel pour charger le fusil, un des jeunes hommes a mis les lunettes de protection sur le pif de Mathieu et lui tendu l’arme en lui disant de viser un arbre. Un peu inquiet, Mat a tiré contre le tronc d’arbre et l’a touché en plein centre. Surpris du carton, les trois chasseurs ont éclaté de rire ! 

De retour au village, nous sommes partis observer les cultivateurs de tabac. Mathieu, décidément très en forme ce jour-là, a aidé un agriculteur à décharger une cargaison de bois servant à faire du feu pour le séchage des feuilles. Après cela, nous avons pu visiter et prendre des photos des différents procédés de fabrication du tabac. Super intéressant !

Nous avons repris tôt la route le lendemain pour notre dernière étape. Nous avons commencé par passer un col que nous avons eu toutes les peines du monde à franchir avec notre petite moto. D’en haut nous avions une belle vue sur la vallée. Nous avons fait la connaissance d’un couple de Bernois qui faisaient eux aussi la boucle à moto. On a parcouru quelques kilomètres sur un chemin de terre, et comme il avait plu, c’était franchement casse gueule. A un endroit, il manquait même une petite portion de route, créant un trou profond de plus d’un mètre dans lequel nous avons bien failli tomber. Cette route chaotique nous a emmenés vers un nouveau «lagon bleu» profond de 300 mètres ! Sensation étrange que de se baigner là-dedans. Puis pour finir, retour sur Tha Kaek... 

Une bien belle virée en moto qui nous a donné envie de poursuivre avec une autre sur le plateau des Boloven, dans la région de Pakse, un peu plus au sud. 

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Nong Khiaw & Muang Ngoi Neua

Du 16 au 20 avril 2013 - Publié le 7 juillet 2013

Accompagnés de nos petits Pescalunes, nous avons décidé de passer quelques jours encore plus au nord du Laos, non loin de la frontière chinoise. C’est une région connue pour ses paysages grandioses, parsemés de petits villages traditionnels, entourés de pitons karstiques, le long de la rivière Nam Ou. Nous avons tout d’abord rejoint Nong Khiaw, une petite bourgade vraiment charmante qui commence à s’ouvrir au tourisme. Elle occupe les  deux rives de la Nam Ou, reliées par un grand pont depuis lequel des fillettes «pêchent» des oiseaux ! Oui, oui, vous avez bien lu… Même principe que pour les poissons, sauf qu’elles laissent flotter la ligne au vent avec une petite mouche au bout… Cruel nous direz-vous, mais ici les passereaux se mangent, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Deux activités sortent du lot à Nong Khiaw : se promener parmi les cent cascades, malheureusement à sec lors de notre passage, ou visiter les grottes dans lesquelles se sont réfugiés les habitants de la vallée durant les bombardements incessants des américains pendant la guerre du Vietnam ! C’est donc du côté des grottes que nous sommes partis. Nous n’avons pas fait 200 mètres sur la route qu’un groupe de jeunes nous a interpelé en nous faisant des signes pour qu’on vienne partager l’incontournable Beer Lao ! L’un d’eux travaillait à Vientiane et parlait un très bon anglais. Autour de ses poignets, il portait des petits bracelets en coton que ses proches lui avaient attaché lors d’une cérémonie Baci. C’est la coutume dans ce pays lors des fêtes et lorsqu’un membre de la famille revient à la maison. Avec les autres c’était plus compliqué de communiquer, on se contentait de faire santé et de boire notre verre cul sec…

On s’est remis en marche et on est arrivés aux grottes, où quelques enfants nous ont proposé une visite guidée. Ils étaient vraiment choux et essayaient de communiquer et de nous expliquer ce qu’ils savaient sur l’histoire des grottes avec leurs trois mots d’anglais. On a visité trois caves, dont deux que nous n’aurions sans doute jamais trouvées sans leur aide. Grâce à des panneaux sur les murs, on a appris que toute l’administration se trouvait à l’intérieur des grottes pendant la guerre : poste, banque, mairie, etc... Au passage, les enfants nous ont aussi montré les particularités de la flore, les petits insectes locaux mais également les impacts de balles et d’obus US ! Personne ne sait encore vraiment pourquoi les américains bombardèrent sans relâche cette vallée. Après une petite photo de groupe, nous avons quitté nos jeunes guides en herbe. C’était un vrai plaisir de visiter cette région, les gens y étaient adorables, heureux et le montraient.

Le lendemain nous avons pris le bateau pour remonter la Nam Ou jusqu’au village de Muang  Ngoi Neua. C’est un hameau vraiment intéressant car aucune route ne le relie, il n’est pour le moment accessible que par la rivière. Revers de la médaille, ça l’a rendu très populaire et donc assez (trop) touristique avec beaucoup (trop) de guesthouses. L’atmosphère y est tout de même très agréable et l’unique rue en terre est animée et bien vivante. Pii Mai semblait s’éterniser au village, et le jour de notre arrivée, c’était au tour des femmes de boire plus que de raison et de chanter (faux et fort)… On a bien rigolé !!

Ce qui nous intéressait tout particulièrement étaient les hameaux des alentours, sans eau courante, sans électricité et bien évidemment, sans touriste. Comme la chaleur était écrasante, nous sommes partis pour deux petits treks légers dans un décor toujours aussi magnifique. Dans la vallée, entre les montagnes de karst, les habitants cultivent le riz. Ils utilisent habilement les rivières pour irriguer leurs champs, se doucher, pêcher et produire de l’électricité pour la nuit avec un système ingénieux de petites turbines fixées sur des sortes de débrousailleuses ! Quel plaisir de découvrir ces minuscules villages  si typiques : des maisons en bois sur pilotis, les cochons, poules, chats et chiens qui cohabitent avec les Hommes, les petits enfants qui jouent dans l’eau et chassent les insectes pendant que les adultes s’entraident et reconstruisent tous ensemble le toit vieilli d’une maison ! Quel bonheur de les voir vivre de manière si simple et heureuse, loin de toute technologie et de tout stress bien inutiles. Peu d’interaction avec les locaux qui nous regardaient avec curiosité, quelques sourires échangés avec les enfants, ça nous suffit, on est heureux… Dans un des villages, une salle de classe a attiré l’attention des deux instits du groupe : pas de murs, juste un toit, des tables en bois, des bancs, un tableau noir avec un dinosaure dessiné dessus, un chat qui monte la garde… un autre monde !

Nos balades nous ont également permis  de découvrir une grande grotte, dans laquelle coule une belle rivière souterraine avec une eau transparente d’une fraîcheur bienfaisante ! Une baignade si agréable après une belle journée sous le soleil laotien ! Après trois jours merveilleux à Muang Ngoi Neua, il était temps pour nous de redescendre au sud du pays, en direction du Cambodge. Nous avions déjà pris du retard et voulions encore voir tant de choses à voir au Laos ! Nous avons fait nos adieux à Jérémy et Avi qui poursuivaient leur route vers le Nord et que nous n’allions plus croiser durant notre tour du monde ! C’était  vraiment exceptionnel de les retrouver en Asie après notre rencontre au Pérou, nos visites et randonnées en Bolivie, à Buenos Aires et en Patagonie et nos derniers moments partagés à Santiago, au Chili. La prochaine fois, nous nous retrouverons en France ou en Suisse, avec un tas de bons souvenirs à se remémorer. On se réjouit déjà !

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Luang Prabang et son Pii Mai Lao !!

Du 11 au 16 avril 2013 - Publié le 24 juin 2013

C’est donc dans la Mecque du Water Festival que nous avons passé le nouvel-an bouddhiste, une méga fête de deux jours, transformés rapidement en une grosse semaine par les Laos... Classée au patrimoine mondial de l’humanité, Luang Prabang est une jolie ville, avec de belles maisons, ce qui est plutôt rare en Asie ! Encore mieux, nous avons retrouvé nos Gonzos préférés Jérémy et Avi, que nous avions quitté à Santiago au Chili ! On a commencé par visiter un peu la ville et le soir on est allés à la fête foraine à la sortie de la ville. C’était incroyable, les attractions semblaient venir d’un autre temps, un bond de trente ans en arrière par rapport aux parcs de loisirs qu’on connaît chez nous ! Un petit carrousel propulsé par un ventilateur a particulièrement retenu notre attention… Quelle créativité !!!

Le jour suivant, nous avons continué à visiter la ville et ses alentours. Nous étions évidemment tous les quatre armés d’un petit pistolet à eau pour répondre aux attaques des enfants qui commençaient à devenir de plus en plus nombreuses ! Nous avons visité le très intéressant musée d’ethnologie et en avons beaucoup appris sur les traditions et les coutumes des tribus laotiennes. On a continué notre découverte de la ville en passant sur la presqu’île, loin des touristes et des batailles d’eau qui commençaient à faire rage au centre ! On est passé près d’un boulodrome, un vestige de la colonie française ;-) et on a été invités à faire une partie de pétanque. Evidemment, les perdants devaient payer la tournée ! Autant vous dire que face aux deux semi-pro laotiens, Mat et Jéjé n’ont pas vraiment fait le poids, malgré de jolis coups suscitant étonnement et rires de part et d’autre. C’est autour de beaucoup de Beer Lao, d’alcool de riz et de couenne de cochon grillée que s’est finie la râclée. Nous avons terminé notre balade par le bain des moines dans le Mékong et un fabuleux coucher de soleil. Le soir, nous avons traversé l’immense marché touristique de nuit, installé chaque soir dans la rue principale. Des dizaines de stands qui vendent pratiquement tous la même chose…

En Asie du Sud-Est, la tradition veut que les moines quêtent leur nourriture pour la journée auprès de la population. Tous les matins, aux aurores, une file indienne en tunique orange se déplace dans les rues et s’arrête vers les villageois qui leur ont préparé du sticky rice, des biscuits ou des friandises, en échange d’une bénédiction. Les moines collectent petit à petit les offrandes jusqu’à ce que leur panier soit bien rempli. Juste à côté, d’autres habitants dans le besoin attendent, les deux mains jointes devant leur visage, que les moines leur donnent une part à leur tour. Un moment de partage et finalement d’entraide qui fait chaud au cœur.

L’après-midi, on a pris un bateau pour une petite île sur laquelle se déroulaient des constructions de stupas de sable au milieu du Mékong. On se serait cru dans un giron à Mézières, ou à la Saint-Martin à Vevey ! Entre les tentes, les jeunes se lançaient du talc à la figure et se barbouillaient avec des substances non identifiées noires et rouges. On aurait dit des guerriers massaïs avec leurs peintures de guerre... La fête battait son plein et nous n’avons pas échappé aux attaques en tout genre. On a continué un peu plus loin et on a grimpé sur une colline d’où on avait une belle vue d’ensemble sur cette jolie région.

Le lendemain, c’est en scooter que nous sommes partis pour une petite virée jusqu’aux chutes d’eau de Kuang Si, à 30 km de la ville. En chemin, dans les villages, nous avons été copieusement arrosés au passage… On a aussi reçu des seaux d’eau que des jeunes debout sur le pont de camions nous balançaient entre deux éclats de rire! Nous nous défendions comme nous pouvions avec nos pauvres petits pistolets… dur dur !

Nous étions les premiers sur le site et c’était vraiment très beau. Au pied des chutes, un parc a été aménagé pour accueillir les ours à collier qui sont menacés en Asie. La couleur de l’eau de la cascade était bleu turquoise, incroyable… Nous avons grimpé jusqu’au sommet et avons profité de nous baigner dans la rivière. Lors de la redescente, nous avons constaté que le parc était plein à péter ! Les Laotiens étaient arrivés par familles entières pour pique-niquer. Les gens rigolaient, se baignaient, c’est vraiment sympa et convivial. Nous ne voulions quand même pas trop nous attarder pour ne pas louper le défilé final de Pii Mai à Luang Prabang en début d’après-midi. Avant de reprendre nos motos, on a décidé d’investir dans des armes de destruction massive pour le retour : les bombes à eau ! Après 3 lancers ratés avec cette nouvelle munition (pas facile de viser en mouvement), nous avons réalisé deux véritables cartons, qui ont sans doute donné des idées aux petits Laotiens pour l’année prochaine...

Le défilé était en place, tous les moines de la ville faisaient partie du cortège. Eux aussi étaient généreusement aspergés d’eau avec des pétales de fleurs par les habitants. Ils étaient suivis des différentes représentations d’ethnies du pays, de la communauté gay et ses fabuleux lady-boys et des miss et mini-miss Pii Mai ! Dans une super ambiance, tout ce petit monde défilait sous les seaux d’eau du public, finissant trempés jusqu’aux os… 

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Hongsa

Du 5 au 11 avril 2013 - Publié le 24 juin 2013

Le lendemain, nous avons mis le cap sur la charmante ville de Luang Prabang, dans le nord. On s’est offert un bon petit «gastro» français pour l’anniversaire de Manon ! Quel bonheur pour les papilles !! On a décidé de pas ne s’attarder dans la ville car on avait prévu d’y revenir pour le Water Festival, le nouvel-an bouddhiste, une petite semaine plus tard. Tôt le matin suivant, on a pris un bateau lent pour remonter le Mékong. Un trajet long mais magnifique, sur un fleuve tranquille. Par-ci, par-là on a croisé des pêcheurs, quelques orpailleurs et des buffles faisant trempette. Les enfants se baignaient, les adultes faisaient leur toilette dans la rivière. Tout le long du parcours, on a aussi vu beaucoup d’incendies de forêt. Eh oui, c’était la période des brûlis, des incendies volontaires provoqués par les agriculteurs qui transforment des parcelles entières de forêt en terrains cultivables. Cette pratique, interdite mais incontrôlable, détruit chaque année un peu plus l’image verdoyante de ce pays, créant aussi au passage des catastrophes naturelles telles qu’inondations et éboulements. Sans oublier la destruction du milieu naturel de la faune qui périt ou qui doit fuir... Au bout de 8 heures de trajet, nous sommes arrivés à Tha Suang. Nous étions les seuls touristes à débarquer du bateau. Après avoir dû insister, on a trouvé un tuk-tuk pour Hongsa, où on espérait voir des working elephants (des éléphants utilisés pour les travaux dans les champs et les forêts). La route de terre était incroyable, si poussiéreuse qu’on s’enfonçait de 20 centimètres par endroits. Les roues patinaient et des quantités incroyables de poussière étaient projetées dans le véhicule. Après une heure de voyage, nos sacs, nos vêtements et notre peau étaient de couleur ocre. La propriétaire de notre guesthouse, une Allemande, était pliée de rire en nous voyant arriver et souhaitait absolument nous prendre en photo. Nous avons fait la connaissance de Néri et de Richard, un couple adorable de Belgique.  Nous avons loué des vélos et sommes partis faire le tour du village. Pour la première fois de notre voyage, nous sommes tombés sur un combat de coqs. Nous avons assisté un peu perplexes à ce spectacle au milieu des cris et des encouragements des parieurs locaux. On a continué notre chemin en espérant trouver des éléphants, même s’il semblait peu possible de tomber sur ces pachydermes par hasard. On est donc rentrés à notre auberge et on a organisé une rencontre avec eux via Monika, notre hôte qui connaissait les mahouts. Le soir même, Manon est tombée de nouveau complètement malade, clouée au lit avec 39 degrés de fièvre. C’est donc accompagné de Néri et Richard que Mathieu est allé rencontrer ses premiers éléphants d’Asie !

Au loin, dans une petite rizière, nous avons aperçu ces fameux géants ! Deux mamans, une jeune femelle et un éléphanteau de 2 mois ! Nous avons passé près d’une heure à les observer, leur donner à manger et les toucher ! Leur puissance est incroyable, pas étonnant qu’ils soient utilisés pour tirer des gros troncs d’arbres. Malheureusement, ces traditions et ces méthodes disparaissent au profit des machines, plus faciles à manœuvrer, moins capricieuses et moins « gourmandes » (un éléphant adulte mange 200 kg de banane, canne à sucre ou bambou par jour), favorisant ainsi la disparition de cet animal emblématique.

Dans la soirée, un petit couple de Parisiens fort sympathiques a débarqué à son tour à la Jumbo Guesthouse, un peu moins poussiéreux que nous.  Monika nous a alors annoncé qu’elle était invitée à une compétition de pirogue dans un village au bord du Mékong et que nous pouvions nous joindre à elle pour cette journée. Manon, toujours au fond du lit, n’a malheureusement une nouvelle fois pas pu nous accompagner. La route était longue et pénible à l’arrière du pick-up avec Sophie et Arthur. La piste n’était faite que de terre et nous sommes une nouvelle fois totalement recouverts de poussière. Heureusement, nous avons profité de quelques haltes salvatrices dans des petits villages plus que perdus pour soulager notre arrière-train et rencontrer les charmants habitants des lieux. Après plus de deux heures, nous sommes finalement arrivés à Ban Khôk-Èk et avons filé tout droit dans le Mékong pour nous laver ! La compétition ressemblait plus à une fête au village qu’à une course de bateau. Musique à fond, petits vendeurs en tout genre, jeux, grillades et … beaucoup de bière ! Belle ambiance autour du petit lac où se déroulaient les qualifications. Chaque village avait son «paddock» et les encouragements fusaient ! C’était vraiment bon enfant et nous avons beaucoup apprécié ce moment. On a régulièrement été invités à boire le verre de l’amitié, les gens étaient étonnés et amusés de nous voir ici ! Malheureusement, difficile de communiquer car peu de personnes parlaient anglais et notre laotien laissait vraiment à désirer… Des échanges de regards, de sourires et de gestes nous permettaient plus ou moins nous comprendre. Ainsi nous avons aidé à remorquer un camion embourbé dans la boue, avons goûté des pattes de poulet grillées et j’ai même acheté une chaise de jardin pour le retour en pick-up ! Le fait d’être bien joyeux a rendu le retour «plus court» que l’aller, et c’était tant mieux... On a passé une dernière journée tranquille à ne rien faire à Hongsa et le lendemain, Manon étant de nouveau sur pied, nous sommes partis pour Luang Prabang avec une journée de bus mémorable ! Mémorable car les Laotiens n’ont pas leur pareil pour charger un bus. Voilà comment ils s'y prennent :

1. Commencer par lester les soutes avec des sacs de riz de 50 kg.

2. Combler le vide avec les bagages des passagers.

3. Déposer les motos, les animaux dans des paniers en osier et l’excédent de bagage des Laotiens qui voyagent avec toute leur maison sur le toit.

4. Courir à plusieurs dans le parking pour rattraper les poules qui se sont envolées du toit.

5. Faire 100 tours de scotch pour bien refermer le carton des poules et l’aguiller sur le toit.

6. Ajouter le reste des sacs de riz dans le couloir du bus, puis entre les sacs de riz, des petits sièges en plastique pour les retardataires.

7. Une fois que tout est en place, faire re-sortir tous les passagers du bus en commençant par le fond, puis re-remplir le bus (pourquoi ?)

8. Vider le surplus de passagers et leur demander d’attendre 50 mètres plus loin, sur la route devant le terminal.

9. Partir, faire 50 mètres et récupérer ces mêmes passages sur la route !!

 

Avec tout cela, nous sommes arrivés dans la soirée à Luang Prabang, avec seulement 2 heures de retard. On sentait déjà l’excitation monter à l’approche de Pii Mai, le nouvel-an bouddhiste accompagné de son incontournable Water Festival !

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Vang Vieng

Du 2 au 5 avril 2013 - Publié le 24 juin 2013

Le lendemain nous sommes partis pour le nord, plus précisément pour Vang Vieng. Beaucoup de voyageurs nous avaient déconseillé de l’inclure à notre itinéraire… Il faut dire que cette petite bourgade a la réputation d’être un haut lieu de fête et de débauche... Nous avons tout de même décidé d’y aller, pour les paysages... Vang Vieng est idéalement lovée dans le fond d’une vallée entourée de falaises karstiques (le karst,kesako? fr.wikipedia.org/wiki/Karst). Pour faciliter le déplacement, nous avons pris un minibus VIP (qui n’a de VIP que le nom). Pendant les 150km du trajet, on a dû changer 4 fois de bus… mais on est finalement arrivés à bon port et à l’heure ! Nous avons alors découvert une ville résolument touristique et jeune. Plusieurs cafés-bars passent à longueur de journée la série Friends devant un tas de touristes amorphes, vautrés sur des matelas. Bref, très peu pour nous… On a donc loué une moto et essayé de fuir la ville. Un joli tour de 40 kilomètres sur une route de pierre et de terre, nous a permis de découvrir la région. Nous avons franchi plusieurs rivières et des petits ponts en bambou, qui supportaient tout juste le poids de la moto ! On s’est arrêtés pour visiter une grotte au pied d’un lagon bleu. L’endroit était magnifique et nous en avons profité pour nous baigner. Bien rafraîchissant !! Nous avons continué notre route et avons traversé deux petits villages dans un paysage superbe entouré de grands pics montagneux.

Le lendemain, nous sommes partis pour la descente de la Nam Song en chambre à air de tracteur. Malheureusement, rien à voir avec notre si chère descente de l’Aar. C’est long, lent, trop lent (dixit Astérix) et pas très joli. Mathieu s’est même pris pour Obélix, a sauté à l’eau et a poussé les deux chambres à air pour que ça aille plus vite ;-) On est sortis de l’eau en chemin pour visiter une grotte. Le moment le plus excitant de la descente a certainement été la rencontre entre Manon et un serpent qui nageait dans la rivière. On ne sait pas lequel des deux a eu le plus peur !

Bref, Vang Vieng est vraiment un joli coin, malheureusement de moins en moins authentique...

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Vientiane, ou le calme retrouvé :-)

Du 30 mars au 2 avril 2013 - Publié le 24 juin 2013

Nous sommes arrivés à Vientiane, capitale du Laos, sans encombre avec Air Asia ! Après le stress de Java et Jakarta, nous avons découvert une capitale paisible, le long du Mékong. C’était un dimanche et la ville était quasiment déserte... Nous avons pris le temps de flâner dans le centre, qui nous a tout de suite séduit. On s’est attardé un long moment sur les rives du fleuve, immense terrain de jeu des Laos (ou Laotiens, on dit les deux…) lorsque le niveau de l’eau est bas et on a assisté à un magnifique coucher de soleil.

Le jour suivant, nous avons loué des vélos pour explorer les temples de la ville. Les moines, bien reconnaissables à leur habit couleur safran, s’occupaient de leur temple, jardinaient, repassaient une couche de peinture ou effectuaient d’autres travaux d’entretien. Petit passage à l’Arc de Triomphe local, d’où nous avions une jolie vue sur les Champs-Elysées laotiens.

Nous avons également décidé de louer une moto pour visiter les alentours de la ville. Une jolie petite route à travers un chapelet de petits villages, nous a emmené au parc des Bouddha, où un «sculpteur fou» a déposé ses œuvres. Assez intéressant et original, avec des statues de tous genres, représentant des divinités hindoues et bouddhiques et un certain mélange de culture et de tradition. De retour au centre, nous avons aussi visité le joli stupa doré, monument national du Laos. Ce stupa de 35 mètres de hauteur a été détruit puis restauré sans respecter l’idée architecturale de base par les Français, ce qui a suscité l’ire du peuple. Les Laos l’ont donc re-re-remodifé en 1930, suivant les plans originaux, pour lui donner la forme actuelle... Ah ces Français ;-)

En soirée, nous avons opté pour un petit sauna ! Drôle d’idée quand il fait déjà 40 degrés… mais croyez nous, ça nous a fait un bien fou !! Le système diffère un peu du sauna finlandais. Il s’agit d’une petite cabane à deux étages. Au rez, un feu chauffe un réservoir d’eau et la vapeur traverse directement le plancher. Il devait bien avoisiner les 80 degrés ! Pour se rafraîchir, une bonne tasse de thé chaud (!) et une grosse bassine d’eau froide ! On a fini par un massage lao, assez sportif et craquant !

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