Buenos Aires

Du 26 novembre au 3 décembre 2012 - Publié le 27 janvier 2013

Après 24 longues heures de bus, nous arrivons à Buenos Aires où nous avions décidé de passer une semaine. Après avoir dégoté un hôtel au prix plus ou moins abordable dans le joli quartier bohème de San Telmo, nous avons rejoint Avi et Jérémy, nos inséparables compagnons de voyage. Pour se déplacer dans une si grande ville - tout de même 13 millions d’habitants avec la périphérie !! - rien de tel que le métro. Une des lignes avait conservé ses vieilles rames en bois. (NDLR : C’est d’ailleurs seulement il y a quelques jours que nous avons appris qu’elles avaient définitivement été retirées de la circulation pour être remplacées par des rames neuves. Dommage ! Nous avons donc été dans les derniers chanceux à en profiter…)

Le rendez-vous était fixé à la Casa Rosada, l’équivalent de la maison Blanche américaine, le siège du pouvoir exécutif argentin. Alors qu’on pique-niquait dans le parc en face du palais, Jérémy et Mathieu se sont soudainement retrouvés recouverts de fientes d’oiseau. Des femmes sont gentiment venues nous tendre des mouchoirs pour qu’on puisse se nettoyer. On rigolait bien en spéculant sur la taille de l’oiseau qui avait pu faire un si gros caca… Un demi-heure plus tard, en ramassant les affaires, Jérémy et Avi n’ont pas retrouvé leur appareil photo. Les femmes avaient disparu et … l’appareil aussi. Eh oui, toute cette histoire de guano était en fait une mascarade pour camoufler un vol. Nous étions pourtant tous les 4 avertis de ce genre de techniques mais nous nous n’avons rien vu venir. Quelle rage et quelle déception de s’être fait avoir comme des bleus…

Pendant que les malchanceux sont allés faire leur déclaration de vol à la police, nous avons été visiter la Casa Rosada, rarement ouverte au public. Des peintures, des sculptures et des galeries de photo des célébrités argentines garnissent les couloirs et les pièces de la jolie bâtisse.

Le soir, une bonne parillada dans le quartier de San Telmo nous a donné un avant-goût de la très réputée viande argentine.

 

Mardi, nous avons dû chercher un nouvel hôtel, le nôtre étant malheureusement complet pour les nuits suivantes. Ensuite, nous avons retrouvé nos amis pour une promenade dans le micro-centre très commercial et commerçant de Buenos Aires. Après le désormais habituel pique-nique (finis les almuerzos pas chers de Bolivie et du Pérou), nous avons consacré le reste de la journée à la rechercher d’un pass de bus pour nous déplacer en Patagonie. Le soir, on a goûté aux délicieuses gaufres salées d’un petit café de San Telmo.

 

Mercredi, c’est en vélo que nous avons découvert les quartiers de Retiro, la Recoleta et la Boca. Nous avons passé devant la Bonbonnière, l’impressionnant stade des Boca Juniors, célèbre club de football argentin. Quelques ruelles (très touristiques) de la Boca sont entourées de maisons aux couleurs vives et certains cafés avec terrasse proposent de sympathiques démonstrations de différents styles de tango. Notre premier contact avec cette très belle danse si populaire en Argentine nous a beaucoup plu. Avi a même fait le show en donnant la réplique à un danseur qui l’avait invitée à monter sur la scène.

Un petit tour dans l’immense réserve écologique qui longe le Río de la Plata, véritable poumon de la mégapole, a terminé notre balade en beauté.

 

Jeudi, nous avons partagé notre journée entre la visite guidée très intéressante du palais du congrès de la capitale et la découverte du jardin botanique. Pour le souper, on a découvert un petit bistro qui offrait une parillada à gogo, ce qui a évidemment ravi Jérémy, connu pour son appétit insatiable.

 

Vendredi, avant de rejoindre nos amis, on a fait un petit tour dans le jardin japonais. On aime bien ce genre de parcs à l’ambiance zen (forcément…) et souvent décorés avec goût. L’après-midi, on a été voir la tombe d’Eva Perón au cimetière de la Recoleta. Pas facile de la trouver, dans le labyrinthe d’allées où se succèdent les caveaux familiaux. Dans ces espèces de petites cabanes plus ou moins luxueuses, les Argentins déposent les cercueils des défunts de la famille en commençant par les «étages» du bas et en montant au fur et à mesure. Lorsqu’il n’y a plus de place, ils brûlent les plus vieux et déposent les cendres dans des urnes, qui prennent moins de place à ranger…

Le caveau de la famille Duarte, nom de jeune fille d’Evita, est très sobre, noir et passe presque inaperçu dans cet immense cimetière. Mais les guides et leurs troupeaux permettent de situer l’endroit finalement assez facilement.

Petite anecdote intéressante : la dépouille d’Eva Perón a été enterrée et déterrée deux fois  avant de rejoindre le caveau familial du cimetière de la Recoleta. La troisième femme de Juan Perón avait refusé qu’Evita repose dans la tombe des Perón, voilà pourquoi elle repose dans le caveau des Duarte…

 

Samedi, après avoir changé une troisième et dernière fois d’hôtel ( !), nous avons profité du beau temps pour une journée chill au bord du Río del Plata. On a tenté pour commencer, d’entrer sur le joli ponton de la Casa de los Pescadores. Mais rien n’y a fait, il fallait être membre pour avoir le droit de s’y promener… On a donc marché le long de la berge ponctuée de pêcheurs amateurs. Ça a évidemment donné envie à Mathieu, qui a craqué pour une canne à pêche télescopique et les accessoires qui vont avec. Pratique pour le sac à dos !!! ;-)

 

Dimanche, nous avons été visiter le musée d’histoire, qui consacre quelques-unes de ses salles qui ne sont pas en rénovation à la Guerre d’Indépendance et à la révolution de mai. Sur le chemin, nous avons traversé le grand marché des Antiquaires qui a lieu tous les dimanches dans les rues de San Telmo. Pris par le temps, nous n’avons malheureusement pas pu nous y attarder. On avait décidé de se mettre en chasse de billets pour le match de foot de deux équipes de Buenos Aires : River Plate et Lanus (oui, oui c’est comme ça qu’elle s’appelle). Mission qui paraissait peu évidente… Nous avions déjà sondé un peu la veille et personne n’avait pu nous dire où trouver des billets. Aller directement au stade le jour même nous paraissait alors la meilleure solution. On a donc pris le bus avec d’autres supporters. L’ambiance d’avant match se faisait déjà bien sentir. En arrivant sur place, on a suivi le long cortège de supporters jusqu’aux portes du stade, où … aucun billet n’était mis en vente !!! Ce qu’on redoutait la veille s’est avéré correct : uniquement les membres peuvent acheter des billets. Décidément, il faut être membre de tout pour avoir quelque chose dans ce pays… Pas trop chauds pour le marché noir, étant donné le nombre important de faux billets qui circulent, on a rebroussé chemin, déçus et frustrés…

Dans le quartier de Belgrano, tous les dimanches en fin de journée, des Porteños de tous les âges et de tous les niveaux viennent danser le tango sous la tonnelle de la Glorieta. Ces endroits répartis dans Buenos Aires s’appellent milongas. On peut aussi y prendre des cours. Nous y avons donc rejoint nos petits Français qui avaient envie de s’initier à cette danse.

Nous avons passé un bon moment à regarder les danseurs s’adonner à leur passion. Pour terminer la journée, nous avons été manger une dernière fois dans notre quartier préféré.

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Iguazu / Iguaçu

Du 22 au 25 novembre 2012 - Publié le 24 janvier 2013

L’arrivée à Puerto Iguazú nous rappelle la proximité de la forêt amazonienne… On retrouve la chaleur étouffante et le climat de Villa Tunari. La géographie des lieux est très insolite : deux fleuves, le río Paraná et le río Iguazú servent de frontière à trois pays. Autour du confluent, se trouvent le Brésil, l’Argentine et le Paraguay. Du côté argentin, Puerto Iguazu est une petite ville tranquille qui vit essentiellement du tourisme lié aux chutes.

Après avoir déposé les sacs à l’hôtel, nous avons été faire un petit tour en ville et au bord du fleuve, d’où on a un point de vue sur le Paraguay et le Brésil.

Pour essayer de limiter les dépenses en Argentine, nous avions décidé de cuisiner nous-mêmes dès que l’hébergement choisi nous le permettait. C’est donc dans la cuisine que nous avons rencontré Angela et Raphael, un couple de Winterthour en voyage de noce. Nous avons décidé de passer la journée ensemble aux chutes le lendemain.

Au réveil, une pluie diluvienne, typique de ces régions tropicales, nous a fait changer nos plans. On n’avait aucune envie que notre journée et nos photos soient gâchées par du mauvais temps. On a donc repoussé la visite au lendemain, en espérant que la météo soit plus clémente.

Nous avons fait la connaissance de deux Gaëlle (une Française et une Châteloise… le monde est si petit ;-)) voyageant en Amérique du Sud.

Pour occuper le reste de la journée, une idée farfelue nous est passée par la tête : pourquoi ne pas faire le tour des trois pays dont nous étions si proches ? C’était assez tentant et les villes de Puerto Iguazú en Argentine, Foz do Iguaçu au Brésil, et Ciudad del Este au Paraguay n’étaient séparées que d’une trentaine de minutes de bus… La triangulation était donc possible. Ni une, ni deux, on a sauté dans le premier bus et après un passage de frontière un peu scabreux, on s’est retrouvés au Brésil ! Une petite pause balade et shopping à Foz do Iguaçu nous a tout de suite fait apprécier l’ambiance détendue de la ville. Un petit avant-goût de ce pays qu’on reviendra certainement  visiter un jour…

Puis, départ pour Ciudad del Este (sans s’arrêter à la frontière, oups), où les enseignes lumineuses annoncent tout de suite la couleur : omniprésentes, on dirait qu’elles sont là pour attirer les voisins brésiliens et argentins dans les innombrables centres commerciaux achalandés en équipement électronique très bon marché. On a même vu que des tours organisés y proposent des journées shopping depuis les cités voisines !!!!

Une dizaine de minutes plus tard, changement total de décor. Tout autour du terminal de bus, des dizaines d’indigènes sans abri ont élu domicile dans des cabanes faites de sacs plastiques. Une grande misère se dégageait de ce qu’on ne pourrait même pas qualifier de bidonville. Des enfants nus couraient autour des abris de fortune, au milieu des tas de déchets. Quelle vision bizarre, après le centre si industrialisé…

Notre passage au terminal terrestre n’était pas un hasard : nous avions entendu que les billets de bus y étaient deux fois moins chers que depuis l’Argentine. C’est donc au Paraguay qu’on a acheté à une compagnie de bus brésilienne nos billets de bus pour la capitale argentine Buenos Aires. (!)

Il nous restait qu’à prendre un dernier bus pour rejoindre Puerto Iguazú et nous avions atteint notre objectif du jour, ma foi sans preuve de notre escale paraguayenne dans le passeport !

 

Le lendemain, par chance, le soleil brillait quand nous avons rejoint le parc des chutes d’Iguazú. A l’entrée, nous avons découvert la jolie différence du prix pour les touristes et les locaux (qui allait s’avérer être omniprésente en Argentine). Six fois plus onéreux pour les toutous !! Bam, cadeau !

Nous avons décidé de nous rendre directement au highlight du site : la Garganta del Diablo. Un petit train nous a emmené au début de la passerelle d’accès. Au fur et à mesure qu’on avançait, le grondement sourd de l’eau devenait de plus en plus fort et lorsque nous sommes arrivés au bout du chemin, des frissons nous ont parcouru le corps et des larmes sont montées dans nos yeux : quel spectacle !!! En forme de U, étendue sur 700m de long, 150m de large et 82m de haut, la plus impressionnante des chutes se trouvait sous nos yeux. Le nom guarani de «i kuasu », qui signifie « grandes eaux », prenait alors toute sa signification. L’ensemble des 275 cascades, qui se répartissent sur près de 3 kilomètres déverse 6 millions de litres d’eau par seconde. C’est inimaginable !

Après de nombreuses minutes d’admiration, complètement scotchés face à cette merveille de la nature, nous avons repris le train pour découvrir les autres passerelles qui surplombent ou qui passent au pied des chutes. La flore et la faune tropicales donnent un magnifique décor au lieu. Les jolis oiseaux et les différentes espèces de papillons nous ont accompagnés tout le long du chemin. Des coatis franchement agressifs essayaient de venir piquer le casse-croûte des visiteurs. Des gros lézards, des fourmis géantes (4-5 cm) et d’autres dorées, des iguanes faisaient parfois leur apparition.

La petite île San Martin, facilement joignable en bateau, offre un autre point de vue sur les cascades. Après une petite balade sur l’île, on se réjouissait de faire trempette au pied des chutes. Mais ce fut de courte durée, car le courant était soi-disant trop fort et le gardien ne rigolait pas du tout avec ça.

Encore une belle journée dans la nature et un site classé patrimoine mondial de l’UNESCO de plus épinglé à notre tableau de chasse… Seuls bémols de ce lieu magnifique, le ballet incessant des bateaux à moteur très bruyants qui amènent les touristes qui ont de l’argent à dépenser bêtement pour un petit tour au plus proche des chutes. Du côté brésilien, les hélicoptères eux aussi survolent les cascades, pratique interdite depuis peu du côté argentin pour des raisons évidentes de protection de l’environnement.

 

Le soir, retour à Foz do Iguaçu pour une soirée ambiance … Noël ! Promenade parmi les stands du marché de Noël avec Petit Papa Noël en brésilien en musique de fond, un immense sapin-recyclage en bouteilles PET et le Père Noël présent en personne. Tout ça un 24 novembre, en sirotant un mojito et en dégustant des churros en short et en tongs. Pour finir la journée, un petit souper sur une terrasse puis une bonne nuit dans un hôtel tout coloré avant de prendre le bus pour la capitale.

 

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Salta

Du 19 au 21 novembre 2012 - Publié le 16 janvier 2013

Que de changements lors de notre arrivée en Argentine ! Finis les costumes traditionnels et les jolies tresses, exit la vie bon marché et la coca ! Place à la vie chère et moderne d’une ville presque européenne. Voici nos premières constatations en nous promenant dans les rues de Salta la Linda.

C’est vrai qu’elle est jolie et qu’on s’y sent bien. Les grands parcs parsemés de lacs, le téléphérique, les rues piétonnes larges et animées, les petits cafés sympathiques et leur belle terrasse, idéales pour y boire un petit submarino (spécialité argentine consistant en un verre de lait chaud et une barre de chocolat à laisser fondre dedans…). Bref, on y a passé du bon temps et on a rechargé nos batteries.

Les prix nous ont tellement choqué qu’on s’est posé la question suivante : rester en Argentine, ou partir directement sur le Chili pour rejoindre la Patagonie ? Finalement, après maintes hésitations, notre forte envie de voir les chutes d’Iguazu a fait pencher la balance… Nous sommes donc allés au terminal des bus pour nous renseigner sur les différentes possibilités de nous rendre à Puerto Iguazu. On s’est alors rendu compte de l'immensité du pays et des énormes distances à parcourir entre les points d’intérêt.

Vingt-quatre heures de bus pour notre premier trajet, ça promet bien des heures de route pour les 5000 km qui nous séparent d’Ushuaia ! De plus, les prix prennent aussi l’ascenseur : 200.- par personne, soit deux fois plus cher qu’au Pérou et quatre fois plus qu’en Bolivie ! Aïe !!

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La petite histoire du klaxon

Publié le 16 janvier 2013

Du Costa Rica jusqu’en Bolivie, nous avons été bercés par le joli son des klaxons. De San José à La Paz, nous avons établi une liste des significations probables des avertisseurs sonores des voitures, des camions, des bus et des taxis. Pour commencer, il faut savoir qu’il peut s’agir d’un, deux, trois, quatre, cinq ou même six coups de klaxon consécutifs, sur un rythme aléatoire, ou alors d’un interminable coup de klaxon qui démontre une sorte d’énervement du conducteur. Il est produit à toute heure de jour ou de la nuit, la plupart du temps dans un carrefour. Mais il peut être également entendu sur tout tronçon, que la ville soit petite, grande ou énorme. Nous avions même l’impression qu’à certains endroits, c’était devenu comme une habitude, comme un TOC. Les conducteurs klaxonnaient sans raison, juste pour le plaisir des oreilles. Certains gardaient d’ailleurs une de leur main en permanence sur le volant, ce qui évitait un mouvement aller-retour certainement un peu fatiguant. On reconnaît un klaxonneur professionnel par le trou laissé par son pouce sur le volant. C’est vous dire la cadence…

 

Voici les interprétations que nous en avons faites :

- Pousse-toi, j’arrive !

- Il y a des piétons sur le trottoir, allez, un p’tit coup de klaxon !

- Je passe en premier !

- J’arrive au croisement, je préviens les autres que je ne vais pas freiner.

- Va plus vite !

- Vas-y, passe !

- Connard !

- Salut !

- Oups, je n’ai pas fait exprès, ma main a ripé.

 

S’il s’agit d’un taxi :

-  Je suis libre, besoin d’un taxi ?

- J’ai entendu que le taxi de devant a déjà klaxonné et j’ai vu que tu n’as pas réagi, mais sache que je suis quand même libre.

- Ou même : j’ai déjà des passagers mais je te klaxonne quand même.

 

Le très connu « tût-tût-tût-tût-tût    tût-tût » semble quant à lui réservé aux conducteurs qui se croisent en voiture et qui ont un lien d’amitié.

 

En bref, on était franchement contents de voir en arrivant en Argentine que le klaxon est beaucoup moins à la mode. Un peu de paix pour nos oreilles… Ouf !!! ;-)

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Notre bilan de la Bolivie

Publié le ... janvier 2013

Entre Ríos

Du 15 au 18 novembre - Publié le 10 janvier 2013

A Entre Ríos, presque tout le village nous attendait… ;-) Alba et Willy, les amis de Marc, nous mettaient une chambre à disposition et Noe, l’un des responsables de l’ONG, nous proposait ses services de guide pour nos quelques jours dans la région. Après les innombrables virages enchaînés à toute vitesse par notre chauffeur de colectivo, sur la route qui relie Tarija au village, contents d’être encore en vie, nous avons été ravis d’un tel accueil.

Alba et Willy habitent la maison que Léa et Marc occupaient lors de leur séjour à Entre Ríos. C’était rigolo de s’imaginer leur vie ici… Beaucoup plus vert et plus grand que je ne l’imaginais au travers des récits de mon frère, le village nous a beaucoup plu. Nous avons été visiter les bureaux de l’ONG d'aide aux communautés guaranies où nous avons fait la connaissance de Noe, Juan de Díos et Renan.

Le soir, Alba et Willy nous ont emmenés à la fête de fin d’année de l’école secondaire. Le spectacle avait comme thème les danses typiques de la Bolivie. C’était assez génial de revoir les mêmes chorégraphies qu’à Sucre, cette fois-ci interprétées par des enfants !

Le lendemain, Laure, Fabien et leur fils Nayel, que nous avions rencontrés à Uyuni, sont arrivés à Entre Ríos avec leur voiture-caravane. Partis de Guyane française, ils voyagent depuis plusieurs mois dans les pays d’Amérique du Sud, ayant comme projet de mettre en avant les droits des indigènes en échangeant directement avec eux. Je leur avais parlé de la communauté de Ñaurenda et ils ont décidé de venir y tenter leur chance. Nous avons donc profité de passer du bon temps avec eux.

Nous sommes allés jouer au raquetball sur la cancha du village, ce sport que nous n’avions finalement pas pu essayer à Sucre avec Rene. On s’est bien marrés ! Fabien et Mathieu ont même eu la chance d’échanger quelques balles avec une paire locale.

Le lendemain, Noe et Juan de Díos nous ont emmenés à la communauté de Ñaurenda, où Marc avait mis sur pied une sensibilisation au tri des déchets avec les enfants des écoles. La route carrossable en 4x4, semblait interminable, s’élevant toujours plus haut. Et dire que Léa et Marc y montaient en moto… ;-)

Une fois de plus, nous avons eu la chance d’arriver à la communauté un jour de fête. Les habitants étaient réunis dans l’école pour fêter la fin de l’année des classes enfantines. Les enfants des écoles de toutes les communautés de la région étaient déguisés, lisaient des poèmes, chantaient des chansons et présentaient des danses. Adorable !

Nous avons fait un petit tour dans la communauté, qui est en fait un hameau de maisonnettes construites autour du terrain de foot et de l’école. On a alors pu voir les poubelles que Marc avait installées et le container qu’il avait construit. Trois ans après, les poubelles tenaient toujours bon, mais le container débordait de déchets et faisait la joie des cochons du village. La municipalité, qui avait promis de venir le vider régulièrement, ne tenait pas parole. Déception logique…

De retour à Entre Ríos, nous avons fait la connaissance de la famille de Noe. Sa femme avait plein d’anecdotes à nous raconter sur Marc et Léa et de bons souvenirs du temps passé ensemble… On a bien rigolé ! Nous avons passé une dernière soirée avec Laure, Nayel et Fabien avant de prendre le colectivo qui nous ramenait à Tarija.

Pour la petite histoire, nous avons eu des nouvelles de nos amis, qui ont finalement passé 5 jours dans la communauté de Ñaurenda et qui étaient très contents d’avoir pu partager avec les indigènes. Pour plus d’informations sur leur projet qui s’intitule Air Indigène : www.airindigene.com

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Tarija

Du 12 au 15 novembre - Publié le 10 janvier 2013

Il y avait encore une région que nous souhaitions découvrir avant de passer en Argentine. Tarija et ses vignobles ainsi que le petit village d’Entre Ríos. Une bonne raison à ce détour : Entre Ríos est l’endroit où Marc a vécu une année, lors de son service civil dans les communautés guaranies en 2009. Pour commencer, nous nous sommes rendus à Tarija. Nous avons trouvé très agréable de nous promener dans cette petite ville du sud bolivien car une voie de contournement réduit efficacement le trafic au centre-ville. Le tourisme débute tout gentiment dans cette région et il n’y a pas grand-chose à voir dans la ville. La casa dorada et le castillo azul sont les deux seules bâtisses qui méritent le coup d’oeil. Autour de la place principale, des petits cafés sympa offrent une excellente cuisine. C’était exactement ce qu’il nous fallait pour passer quelques jours tranquilles et nous reposer ! On a profité de cette pause pour aller faire une petite dégustation de vins à la Casa Vieja, un domaine viticole ouvert aux visiteurs. En 7 minutes 30, le groupe de 20 personnes avait goûté l’ensemble des 8 vins du domaine. Les Boliviens ne sont certainement pas les meilleurs œnologues au monde mais leurs vins ne nous ont pas déplu pour autant !

Nous avons aussi été visiter l’école Creciendo, où Suzanne, une amie de Marc, avait travaillé. La directrice (une Suissesse) et un civiliste lausannois (!) nous ont fait faire le tour des classes. Les enfants, issus de familles pauvres ou de foyers, étaient tout contents de nous voir !

On voulait aussi profiter de notre séjour à Tarija pour envoyer un paquet en Suisse avec les souvenirs achetés jusque-là… Facile, allez-nous vous dire, comme une lettre à la poste… Mais nous avons finalement passé une demi-journée à nous occuper de cet envoi. La postière, aimable au possible, nous donnait les bonnes informations seulement après avoir constaté nos erreurs dans la réalisation du paquet ou le remplissage des formulaires (au nombre de 16 !!!). Très pratique ! Finalement, à bout de patience, après l’intervention du chef de la poste et de l’office du tourisme, une douanière et son berger allemand sont venus vérifier le paquet avant de valider l’envoi. Ouf ! On espère que les prochains seront plus évidents…

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Salar d'Uyuni & Sud Lípez

Du 7 au 11 novembre - Publié le 19 décembre 2012

Après notre passage éclair à Potosí, nous avons rejoint Jérémy et Avi, qui nous avaient réservé une chambre dans un hôtel d’Uyuni. Dès le lendemain matin, nous nous sommes mis à la recherche d’un tour organisé pour découvrir le fameux Salar d’Uyuni. Les très nombreuses agences de la petite ville fantôme proposent des virées de 2 à 4 jours avec chauffeur dans le désert de sel et le Sud Lípez, une région située au sud du Salar. Les offres étaient toutes semblables les unes aux autres. Nous sommes allés chez Tito Tours, qu’un ami nous avait recommandé. Dans son petit bureau, nous avons fait la connaissance de Fabien et Claire, des Français (encore !!!) qui cherchaient un tour particulier, hors des « sentiers » battus. Comme leur idée nous plaisait bien et qu’il faut être 6 pour compléter une Jeep, nous avons décidé de nous joindre à eux. Un jour dans le Salar blanc et trois autres dans le Sud Lípez coloré, loin des touristes, voilà le programme qui nous attendait !

Le lendemain, nous avons chargé les sacs et la benzine sur le toit du 4x4 et nous sommes partis pour ce qui s’avère être à ce jour l’un des plus beaux souvenirs de notre voyage.

Tout d’abord, nous avons fait une halte au « cimetière des trains », où des locomotives et des wagons rouillés ont été abandonnés à la fin du XIXème siècle. Un endroit assez mystérieux et sympa !

Puis la terre et les cailloux sur lesquels nous roulions ont commencé à se transformer en une couche de sel dure et épaisse (120 mètres au maximum !!!). Nous nous sommes alors arrêtés à Colchani, un hameau où les habitants sont autorisés à prélever le sel et à le vendre à un prix misérable. Pour survivre, les femmes vendent de l’artisanat et des petites statues en sel. Un petit musée explique les étapes de l’extraction et de la transformation du sel.

Nous avons repris la route, ou plutôt suivi les marques des pneus dans le sel, et nous nous sommes avancés davantage dans le Salar. Tout autour de nous, un blanc immaculé s’étendait à perte de vue. Nous en avons profité pour faire la fameuse séance de photos rigolotes jouant avec les perspectives. Et il faut avouer qu’on s’est bien marré !

Pendant ce temps, Tito a préparé le dîner et l’a disposé sur le coffre de la Jeep avec une petite nappe. Trop chou… et délicieux ! Les 3 végétariens du groupe avaient droit chaque jour à une alternative sans viande.

Ensuite, notre guide a choisi de nous a emmener sur une petite île. Avant d’y arriver, nous avons contourné l’île d’Incahuasi, où une trentaine de jeeps (donc 30 x 6 = 180 touristes) étaient parquées à côté les unes des autres. Sur notre île (il ne faut pas oublier que le désert de sel consistait en une mer), nous étions absolument seuls. Première preuve que Tito tenait sa promesse d’éviter la masse de toutous ! Le sol était entièrement recouvert de coraux fossilisés et de cactus millénaires, les cardónes. Chacun de ces cactus pousse d’un centimètre par année !!!

Nous avons passé notre première nuit à San Juan juste à l’extérieur du Salar, dans l’un des fameux hôtels de sel. Les murs, les lits, les tables et les chaises étaient tous façonnés dans le sel. Et une couche de gros sel recouvrait le sol. Surprenant !! Vin rouge et jeux de société nous ont fait passer une super soirée…

Le jour suivant était dédié à la découverte des lagunes. Dans cette région, elles sont nommées selon la couleur de leur eau. Laguna Negra, Verde, Blanca, Amarilla (jaune), Colorada, … Nous avons choisi de nous éloigner des lagunes visitées par les autres Jeep et nous étions une fois de plus totalement seuls pour profiter des magnifiques paysages des Laguna Negra, Chulluncani, Kolpa et Kara. Depuis cette dernière, nous avions une jolie vue sur le volcan Ollague qui est à cheval sur la frontière avec le Chili. Dans l’eau, des centaines de flamants roses, de 3 espèces différentes (flamenco de James, chileno et andino), formaient un spectacle magnifique pour les yeux.

Nous avons rejoint la route à l’Arbol de Piedra (l’arbre de pierre), un gros caillou sculpté par les éléments. Et nous avons rapidement compris pourquoi… Une légère brise soufflait…

Finalement, nous avons rejoint la Laguna Colorada. Comme son nom le laissait imaginer, l’eau était multicolore, avec des dégradés allant du rouge, au bleu, au jaune et au blanc. Là encore, des flamants nous ont offert un joli ballet, leurs pas chassés par le vent. Grandiose !!!

Le soir, après un petit intermède musical guitare-chant pour nous réchauffer, car il n’y avait aucun chauffage dans l’hôtel, nous avons été nous coucher, de belles images plein la tête.

Le troisième jour, nous avons laissé partir les voitures pour être seuls à profiter des bains thermaux de Polques. Mais avant cela, on s’est arrêtés près des geysers de Sol de Mañana, où nous avons profité d’un insolite spectacle de boue et de vapeur. La température des geysers lorsqu’ils sortent du sol avoisine les 200°, mieux vaut ne pas trop s’en approcher…

C’est avec grand plaisir que nous nous sommes plongés dans les bains chauds avec une vue imprenable sur la lagune. Un véritable moment de bonheur et de rigolade !

Nous avons ensuite repris notre chemin vers le sud, en passant par la laguna Salada et le Salar de Chalviri. A gauche et à droite, des troupeaux de vigognes, un très joli camélidé sauvage, paissaient tranquillement. Parfois, deux ou trois suris (des autruches) piquaient un sprint à côté de la Jeep.

Nous avons traversé le désert Dali, de son vrai nom le desierto Jara, où le paysage fait penser à un tableau de l’artiste. Et finalement, nous sommes arrivés aux deux dernières lagunes de notre périple, et pas des moindres, la Laguna Verde et la Laguna Blanca. Lorsque les vents agitent la première, l’eau prend msytérieusement une couleur vert émeraude magnifique. En passant près, ou trop près de l’eau avec la Jeep, nous nous sommes embourbés dans la terre meuble. Tito a dû utiliser toutes ses connaissances et ses astuces de mécanicien pour la sortir de cette position délicate. Nous avons décidé de rejoindre l’hôtel à pied, en suivant un petit sentier qui surplombait les deux lagunes.

La dernière soirée tous ensemble s’est super bien passée, avec du bon vin et des parties de plein de jeux différents à n’en plus finir... Avi et Jérémy nous ont quitté le lendemain matin pour le Chili et nous sommes rentrés à Uyuni pour terminer notre découverte de la Bolivie.

Le trajet du retour a passé rapidement, entre de longues siestes et quelques dernières photos de paysages lunaires.

Quatre jours de pur bonheur dans une région absolument magnifique, avec des amis en or et un guide sympathique, un condensé d’émotions et de fascination qu’on n’est pas près d’oublier…

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Commentaires: 2
  • #1

    mam's (dimanche, 23 décembre 2012 12:38)

    Joyeux Noël mes colinets...
    Tous nos voeux pour cette nouvelle année et plein de petites lumières dans vos yeux pour la suite du voyage!
    Sur la petite porte du calendrier, la mésange à longue queue me fait un clin d'oeil, campée sur son petit tas de neige...elle ne semble pas avoir froid aux pattes !
    Bisous enneigés mais chaleureux à vous 2
    mam's

  • #2

    Christine de Palézieux (lundi, 24 décembre 2012 08:46)

    Hello, hello,
    Petit coucou aux 2 globe-trotters du bout du monde...
    A lire vos aventures avec moult détails, on s'y croirait presque... Que d'images plein vos yeux et de souvenirs se bousculant dans vos têtes...
    Je ne sais sous quelle température ni dans quel lieu, mais je vous souhaite un très joyeux Noël
    Tout le meilleur pour la nouvelle année, bon vent, belles découvertes et bisouxxxx
    Christine
    PS : il est chou votre petit ange gardien Arri.

Potosí, l'immersion dans le règne minéral

Du 5 au 6 novembre - Publié le 13 décembre 2012

Visiter la Bolivie sans faire une halte à Potosí nous paraissait inenvisageable. Potosí, 4070 mètres d’altitude, est l’une des villes les plus hautes du monde. Son histoire, aussi chargée que tragique, est extrêmement intéressante. Fondée en 1545 pour exploiter ses mines d’argent fraîchement découvertes, elle est envahie par les conquistadores qui s’approprient les retombées du minerai. Des milliers d’Indiens sont forcés à travailler dans les mines, selon l’institution inca de la Mita. Ils meurent rapidement d’épuisement et de problèmes respiratoires.

Toute l’Europe s’enrichit « grâce » à l’argent de Potosí, que les Espagnols gaspillent allégrement. La ville devient alors le centre de l’économie du monde et la ville la plus habitée d’Amérique (plus grande que Paris ou Londres à l’époque !). S’en suivirent l’épuisement des mines, des luttes pour l’indépendance et la chute du cours de l’argent… La déchéance totale. Pas étonnant qu’on surnomme Potosí « la honte de l’Europe ». Nous vous conseillons d’ailleurs d’en lire un peu plus sur cette ville, si vous en avez l’envie.

Lorsqu’on arrive en bus à Potosí, on aperçoit tout de suite la grande masse sombre qui domine la ville : le Cerro Rico, logiquement baptisé ainsi, en référence à toute la richesse qu’il renferme. N’ayant que deux jours dans cette grande ville, nous n’avons pas perdu de temps et nous avons booké notre visite des mines dans une compagnie gérée par d’anciens mineurs.

Le lendemain, nos guides Ephraïm et Wilson nous attendaient avec une mauvaise nouvelle : des élections avaient lieu dans les mines que nous devions visiter, il n’y avait donc aucune activité dans la montagne… Leur expérience du terrain et leurs contacts nous ont finalement permis de nous rendre dans des mines gérées par une autre coopérative de mineurs. Avant de s’enfoncer dans l’Emmenthal du Cerro Rico, nous sommes passés au marché des mineurs, où nous avons acheté quelques « cadeaux » pour les travailleurs : feuilles de coca, bâtons de dynamite, boisson. C’est la tradition que tous les tours organisés pratiquent, certainement en accord avec les mineurs…

On s’est ensuite équipés de la tête aux pieds, combinaison, casque, frontale avec batterie au lithium, bottes, on avait l’air très coquets.

Pour commencer la visite, nos guides nous ont présenté l’une des petites « usines » de traitement de la roche. L’étain, le cuivre, le plomb et l’argent, les 4 métaux que l’on trouve à Potosí, sont séparés de la pierre par de nombreux procédés chimiques.

La suite de la visite s’est passée à l’intérieur de la mine. A la queue leu leu, nous avons pénétré par l’entrée principale et suivi nos guides en marchant, tantôt debout, tantôt pliés en deux. Au fur et à mesure qu’on avançait, la température augmentait et on croisait des mineurs au travail, perçant de nouveaux tunnels, creusant la roche, remplissant des wagonnets avec le minerai et les poussant vers la sortie sur les rails (1 tonne par chariot !). Au loin, on entendait le bruit sourd de quelques explosions. On était véritablement plongés dans le monde de Zola et son Germinal. Impressionnant !

Au fond de la mine, on s’est arrêtés quelques instants pour converser avec un petit groupe de mineurs, puis on a pris le chemin du retour en faisant une halte vers le Tío, le Dieu des mineurs. Dans chaque mine, il y a plusieurs de ces statues qui représentent un corps d’homme avec des cornes et un immense zizi (!!). Les mineurs viennent régulièrement lui offrir des présents pour lui demander une bonne « récolte ». Ils boivent un alcool à 90° et en versent un peu sur le Tío et la Pachamama, ce partage s’appelle la Ch’alla.

Les guides nous ont donné d’autres explications sur le travail dans la mine puis nous avons rejoint la ville en minibus. Nous étions contents d’avoir découvert cet univers et appris davantage sur le passé si riche de cette ville.

 

L’après-midi, nous avons été visiter la Casa de la Moneda, un très beau musée qui occupe le second bâtiment où l’on frappait les pièces de monnaie coloniales fabriquées avec l’argent des mines.La visite guidée en français était parfaitement complémentaire aux informations que nous avions reçues le matin. Les nombreuses salles présentent des tableaux, des collections de pièces de monnaie des siècles passés et surtout les machines originales gigantesques qui permettaient de façonner les pièces. Surprenant de voir que c’étaient des mules qui faisaient tourner les engrenages de bois depuis l’étage du dessous. Et quelle ne fût pas ma surprise quand un jeune homme du groupe s’est approché de moi et m’a demandé si je me souvenais de lui… Un de mes premiers élèves, qui a terminé son gymnase cet été !!! Ça ne me rajeunit pas tout ça… ;-) Nous étions donc deux personnes de Chexbres dans le même musée, au fin fond de la Bolivie ! Ça vaut son pesant de maní !

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Sucre, l'autre capitale

Du 31 octobre au 5 novembre - Publié le 13 décembre 2012

Pas de grasse mat’ possible dans notre hôtel de luxe… Les femmes de ménage ont mis la musique à fond pour se donner du courage dès 8h le matin ! Nous sommes donc partis à la découverte de la ville blanche en bâillant. Dans l’après-midi, au détour d’une ruelle, on s’est retrouvé nez à nez avec Jérémy et Avi, un couple anglo-israélo-français dont nous avions fait la connaissance au Pérou, dans le Cañon de Colca. Leur itinéraire semblable au nôtre, laissait penser que nous allions nous revoir !

Nous avons opté pour une visite du couvent San Felipe de Nery d’où nous avions une jolie vue sur la ville au soleil couchant. On s’est promené sur le toit très original du bâtiment, tout ondulé. C’était vraiment très bucolique !

Un délicieux souper dans un restaurant mexicain du centre a clos la journée en beauté.

Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner avec des fruits (ça faisait depuis le Costa Rica qu’on n’avait plus eu cette chance !), nous avons rejoint nos amis pour une petite visite du cimetière. Comme c’était le 2 novembre, la période de la Toussaint, toutes les tombes étaient décorées dans les tons violet et noir, des couleurs réservées à cette fête très importante pour les Boliviens. Au centre du cimetière, une immense tombe était recouverte d’offrandes en tous genres : beaucoup de nourriture, de cadeaux et d’autres objets. Après avoir déposé des fleurs sur deux tombes « abandonnées », nous sommes rentrés nous reposer à l’hôtel.

L’après-midi, Jérémy et Avi avaient rendez-vous avec un couchsurfeur. Ils nous ont gentiment proposé de nous joindre à eux pour profiter du guide. C’est là qu’on a fait la connaissance de Rene (sans accent), un jeune Sucreño de 25 ans, entraîneur de l’équipe junior de racket-ball de la ville. Le racket-ball est un sport peu connu en Europe, qui se situe entre le squash, le tennis et la pelote basque.

Rene nous a proposé de participer à une fête que les Boliviens célèbrent lorsqu’un membre de leur famille est décédé au cours de l’année. Une grande table avec la photo du défunt est alors dressée dans une pièce vide, des chaises sont disposées tout autour de la pièce et les amis et la famille viennent se recueillir en buvant de la chicha ou du Chuflay (un mélange de Sprite et de Singani, la grappa bolivienne) et en mangeant le plat uniquement cuisiné pour cette occasion : le Mondongo. Mathieu a même eu la chance d’avoir dans son assiette un morceau de couenne de porc poilu, qu’il a vite fait de recracher. La tradition exige que si une personne «  t’invite » en levant son verre, tu dois boire le tien cul-sec. Et si tu oublies d’inviter quelqu’un à ton tour avant de boire, tu en reçois un autre que tu dois boire immédiatement… Il est évidemment très délicat voire impossible de refuser le verre, pour ne pas froisser qui que ce soit !

Sur la table, la nourriture préférée du défunt est posée en grande quantité, avec du pain, des décorations et d’autres objets. Tout cela car la croyance veut que la personne décédée revienne partager 24 heures avec sa famille. Todos los Santos dure en fait quatre à cinq jours au début du mois de novembre et les fêtes de ce genre se succèdent pendant cette période. On pouvait difficilement rêver mieux comme entrée dans la culture bolivienne !!! En repartant, chacun d’entre nous a reçu un petit panier avec des T’antawawas, des petits pains qui faisaient partie de la table d’offrandes.

Le soir, nous avons été rejoints par Maria-Rene et Oscar, la sœur et le beau-frère de Rene pour un petit verre dans le même bar-restaurant mexicain que la veille. Les garçons ont terminé la soirée en discothèque, au petit matin. Une super journée de plus dans la ville blanche !

Samedi, toute la petite troupe a rejoint l’hôtel de Jérémy et Avi, car Rene a proposé de passer les deux dernières nuits de notre séjour à Sucre chez lui. C’est donc dans sa gigantesque maison de 4 étages que nous avons déposé les sacs !

Dans la foulée, Rene nous a emmené au marché pour qu’on y goûte une spécialité sucreña, l’ají de fideos, un plat de nouilles accompagnées d’une sauce orange assez piquante, parfait pour le déjeuner !

Puis nous avons pris le bus pour aller visiter le Parc du Crétacé (Crustacé, selon Avi !), un parc-musée où l’on peut observer des empreintes de dinosaures sur une gigantesque paroi de pierre qu’un mouvement de plaques tectoniques a incliné presque à la verticale. Quelques photos obligatoires avec les reconstitutions de dinosaures grandeur nature pour les deux instit’, puis retour au centre-ville où nous voulions aller jouer au racket-ball avec note hôte. Pour prendre des forces avant l’effort, Rene nous a emmené dans le restaurant de son tío (qui peut être soit l’oncle, soit le compadre (meilleur ami) de son papa) pour goûter aux spécialités locales de viande. Malheureusement, nous n’avons pas pu dépenser notre énergie car toutes les canchas (terrains) étaient occupées… Mais ce n’était que partie remise.

Le soir, Maria-René, Oscar, Rene, et nous 4 gringos, avons passé une super soirée à Origenes, un souper-spectacle qui présente un éventail des danses traditionnelles boliviennes. La diversité des costumes, des musiques et des chorégraphies prouvent que la culture de ce pays est incroyablement riche et toujours bien présente. Rene est d’ailleurs passionné des us et coutumes de son pays, une véritable Bible en la matière, qui a su nous donner plein d’explications intéressantes.

On a ensuite été boire une petite sangría au Kaktus. Mathieu a été l’attraction du bar quand il a goûté à l’absinthe bolivienne... Et c’est en boîte que nous avons fini la soirée. A ce moment-là, c’était plutôt Avi et Jérémy qui avaient tous les regards posés sur eux quand ils ont dansé un rock endiablé sur la musique de Grease !!!

Pour notre dernier jour dans la région de Sucre, nous avions envie de découvrir le marché de Tarabuco, petit village à deux heures de route du centre, toujours accompagnés par Rene.

Toussaint oblige, le marché était peu fourni et nous en avons rapidement fait le tour. C’est dans sa maison de famille qu’il nous a finalement emmenés. En chemin, une femme nous a invité à une de ces « fêtes des morts ». Même cérémonie, même décor, à un détail près : à l’intérieur de la pièce, les invités étaient silencieux, recueillis, visage fermé. Par contre, à l’extérieur dans la cour, une autre partie des invités jouaient à une sorte de pétanque, en criant et en rigolant, bien alcoolisés ! Contraste intéressant…De retour à Sucre, on s’est mis aux fourneaux et avons cuisiné des crêpes pour la famille Cervantes, en guise de remerciement pour tout ce qu’ils avaient fait pour nous.

Le lendemain, il était temps de se dire « tschüss » et pour nous, de reprendre la route vers notre prochaine étape : Potosí. C’est heureux, le cœur et la tête remplis de beaux moments chaleureux partagés avec notre hôte et sa famille que nous avons quitté Sucre, ville de culture multicolore !

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