El Valle Alto

Du 29 au 31 octobre - Publié le 26 novembre 2012

Pour rejoindre Sucre, prochaine ville de notre découverte de la Bolivie, nous avions deux possibilités : prendre un bus direct ou passer par le Valle Alto, région située à l’est de Cochabamba, jalonnée de plusieurs petites villes et villages.

Nous avons choisi la deuxième option car nous avions du temps et on avait entendu dire que le marché de Punata était le plus authentique du pays. Dans le Routard, une seule et unique demi-page résumait toute la vallée… De plus, nous n’étions pas à 100% sûrs de pouvoir rejoindre Sucre en bus. C’est à Punata que nous avons appris qu’il y avait bel et bien une liaison, mais pas forcément évidente à prendre, car il n’y a pas de possibilité de réserver des places dans le bus et celui-ci s’arrête au bon vouloir du chauffeur.

 

De Cochabamba, nous avons pris un premier taxi collectif, qui nous a déposé dans le village de Tarata. C’est en croisant le regard des habitants que nous avons compris que les touristes ne sont pas légion à Tarata. Après avoir galéré pour trouver un endroit où déposer nos sacs le temps de la visite, nous avons été manger la pizza la moins chère de tout notre voyage (l’équivalent de 3 francs 50, alors qu’habituellement le prix tourne plutôt autour des 10 à 15 .-). Puis, nous avons fait un tour dans le joli village et nous avons même eu droit à une visite guidée privée du clocher et de sa belle horloge. La particularité de ce village réside dans la confection des tuiles des vieux toits, qui ont été modelées sur les genoux des habitantes, ce qui leur donne une jolie forme arrondie. Ensuite, nous nous sommes mis en quête du quartier où étaient censés travailler des artificiers. Malheureusement, on nous a appris qu’ils ne travaillaient pas à cette période de l’année… Pas de bol. Nous nous sommes donc rabattus sur une chichería, une maison où les propriétaires produisent de la chicha, cette boisson typique fermentée de maïs (ou de mani). Le Valle Alto est connu pour avoir la meilleure chicha de Bolivie… Comme on savait qu’il était très malpoli de refuser un verre, on est repartis quelque peu chancelant en direction du centre…

 

En fin d’après-midi, nous avons pris un autre taxi pour Punata, petite ville animée le mardi par une feria, une sorte de marché géant. Une famille partageait la voiture avec nous. La mère, complètement atteinte par l’alcool (certainement une autre victime de la chicha), s’endormait sur sa fille.

A Punata aussi, nous avons senti que notre présence ne faisait pas partie de l’habituel. Peu importe… Nous avons trouvé un hôtel de (faux) luxe pour y passer la nuit. Le lendemain, nous avons pris le chemin du centre et nous nous sommes rendu compte que c’était carrément toute la ville qui était transformée en marché, chaque rue étant occupée par des stands avec de la marchandise de toute sorte. C’était assez incroyable ! Il y avait de tout : du tube de dentifrice à la vache et son veau, en passant par les biscuits artisanaux (insipides). Nous avons erré un bon moment dans cette fourmilière géante.

 

Ensuite, nous avons pris un colectivo pour Arani, petit village à une dizaine de minutes de là. La visite a été vite faite, seule la jolie église bleue et la place méritaient le coup d’œil. Nous avions lu dans notre guide qu’il fallait absolument goûter au pain local, le meilleur du monde. La boulangère ne voyait pas du tout de quoi on voulait parler. Mathieu, qui n’avait pas envie d’abandonner, s’est rendu dans 4 autres boulangeries où on lui a gentiment répondu qu’il se faisait seulement pendant la feria du village. Bref, pas de feria, pas de pain ! On ne peut donc pas vous dire quel goût il a…

 

Le seul bus qui circule dans le Valle Alto ne s’arrêtait pas à Punata ce jour-là, pour cause de marché. Nous avons donc dû faire un aller-retour pour chercher les sacs restés à l’hôtel.

Vu que nous n’avions pas de places réservées dans le bus, et qu’il était plein à craquer, nous nous sommes installés, en compagnie de 6 autres compagnons de voyage et le chauffeur, dans la cabine habituellement réservée à ce dernier... Autant dire que les 3 heures de voyage sur des routes en terre s’annonçaient merveilleuses… Manon était quasiment assise sur les genoux du chauffeur et Mathieu dans les jupons d’une vieille Bolivienne bien rondelette qui n’arrêtait pas de lui raconter des histoires en quechua. Pour agrémenter tout cela, une tempête de grêle puis de pluie est venue s’abattre sur et dans le bus. Le chauffeur était bien content d’avoir de l’assistance pour enlever la buée (avec du PQ) sur la vitre avant du bus. Pour la petite histoire, ça reste à ce jour l’un de nos meilleurs déplacements en bus.

 

Arrivés à Mizque, on nous a confirmé ce que l’on redoutait depuis un moment déjà : il n’y aurait plus de bus le jour même pour rejoindre Aiquile, la ville dans laquelle on avait pensé passer la nuit. Nous avons donc, sur conseil du securitas de la banque, posé nos baluchons dans un petit hôtel fort sympathique. On s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas grand-chose à faire ni à voir dans cette ville entièrement détruite par un tremblement de terre en 1998.

La nuit, un orage avec des coups de tonnerre d’une rare violence et une pluie battante, nous a réveillés. Nous avons dû surélever nos sacs, car de l’eau commençait à entrer dans la chambre.

 

Le lendemain, nous avons pris un colectivo pour Aiquile, la capitale du charango, petite guitare à 10 cordes originaire du Pérou. Pour occuper les quelques heures qui nous séparaient du départ de notre bus pour Sucre, nous avons été visiter le minuscule musée consacré à cet instrument et nous avons été voir deux fabricants de charangos à l’œuvre dans leur atelier. C’est dans l’une des rues que nous avons aperçu les premiers touristes que nous voyions depuis trois jours, autant vous dire qu’on ne savait plus à quoi ça ressemblait. Et comble du hasard, nous les connaissions !!! Nicolas (un Français établi en Valais depuis de nombreuses années) et ses deux amis colombiens étaient venus assister au Festival International de Charango qui se déroulait le lendemain et les jours suivants à Aiquile. Nous ne le savions pas et comme nous avions déjà pris nos billets de bus, nous ne sommes pas restés avec eux.

 

C’est au milieu de la nuit, après 7 heures de trajet, que nous sommes arrivés à Sucre, la ville blanche.

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Cochabamba & Villa Tunari

Du 25 au 29 octobre - Publié le 26 novembre 2012

Cette fois-ci, c’est par la nièce et le neveu de Mirka que nous avons été accueillis à Cochabamba. Ils nous ont aidé à trouver un hôtel avec leur voiture, tout droit sortie d’un film de Mad Max.

Nous avions prévu de passer par cette ville de 650’000 habitants (la troisième de Bolivie), alléchés par son surnom de « capitale gastronomique de la Bolivie ». Mal nous en a pris… les plats que nous avons goûtés étaient tout à fait quelconques. Manque de chance dans le choix des restaurants ou mensonge touristique ? On n’en sait trop rien… Ce qu’on sait, c’est que Mathieu y est tombé malade. (Mat : 1, Manon : 1)

La ville à proprement parlé ne présente aucun charme particulier. Très bruyantes, et franchement grises, les rues du centre n’invitent pas vraiment à la promenade. En dehors du centre en revanche, on trouve une certaine sérénité avec des rues fleuries et un joli prado terminé par un petit parc avec fontaine, le long duquel se regroupent les « meilleurs » restos de la ville.

Nous avons donc décidé de nous évader un peu, pour trouver du calme et de la verdure. Villa Tunari, à l’orée de l’Amazonie, nous paraissait parfaite pour une petite excursion de deux jours. Nous avions lu qu’il y avait un parc de réintroduction d’animaux à visiter. C’est donc en taxi collectif que nous nous sommes rendus sur place. Au fur et à mesure des kilomètres, nous sentions la température augmenter et nous sommes arrivés à Villa Tunari en sueur…

Etant donné que la ville n’avait pas d’intérêt, nous avons décidé d’aller directement au parc Machía. Cette association s’occupe de soigner des animaux blessés, récupérés dans des cirques ou encore victimes du commerce illégal. Nous nous attendions donc à pouvoir les approcher de près, dans des cages ou en liberté. Sur place, après avoir été détestablement accueillis par la caissière, nous nous sommes rendu compte que la partie réservée au public était en fait une colline avec quelques animaux en semi-liberté. Pendant notre promenade, nous avons croisé une dizaine de singes (dont un qui essayait de copuler avec le bras de Mathieu...) et entrevu deux coatis attachés dans une cage et un ours à lunettes, promené en laisse par un gardien... Bref, nouvelle déception. Après une nuit avec le ventilateur à fond, nous avons repris le taxi pour Cochabamba.

Le dernier jour, nous avons rendu visite au Cristo de Cochabamba, le plus grand et le plus haut du monde, mais dans un cadre bien moins extraordinaire que celui de Río. Nous voulions y monter en télécabine, mais celles-ci étant fermées (décidément), nous avons gravi les 1500 marches à pied. Quelques personnes y font leur petit jogging dominical en effectuant plusieurs allers-retours en courant. Chapeau ! En arrivant en haut de la colline, nous avons été impressionnés par la taille de Jésus : 33 mètres, un par année de vie.

Sur place, deux photographes de la ville se sont étonnés de nous voir arriver à pied, ils nous ont expliqué qu’il y a régulièrement des agressions graves sur la montée et que les touristes finissent la montée en pleurs et en sang… C’est légèrement traumatisés que nous sommes redescendus… en taxi.

En résumé, nous ne garderons pas un souvenir impérissable de ces quelques jours chez les Cochabambinos.

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    Mam's (mardi, 27 novembre 2012 07:58)

    Jolis récits qui nous offrent la possibilité de voyager avec vous... quel plaisir ! On se réjouit des photos d'Entre Rios, on ne sait pas trop à quoi ça ressemble... on est de plus en plus gourmands!
    Bonne continuation à Buenos Aires, PSDV et gros bisous de Suisse où d'ailleurs, c'est le temps de la fondue... eh oui !

La Paz = La Paix ... ou presque

Du 20 au 25 octobre - Publié le 20 novembre 2012

C’est avec un grand plaisir que nous avons trouvé Mirka, qui nous attendait à notre descente du bus au centre de La Paz. Mirka, qui est la tante d’une ancienne élève lausannoise de Manon, avait accepté de nous accueillir chez elle le temps de notre séjour dans la capitale.

Nous étions bien contents de ne pas avoir à nous débrouiller seuls dans cette mégapole de près de 2 millions d’habitants, très encombrée par le trafic. Nous avons donc rejoint la maison dans le quartier de Sopocachi en taxi et nous avons fait connaissance avec les parents de Mirka et Emili, sa fille de 18 ans, qui vivent tous sous le même toit.

A la radio, dans le taxi, nous avions entendu que le soir même se jouait, dans le stade national, le grand derby opposant les deux meilleures équipes de football de la capitale, le Bolivar et The Strongest (modestes les Boliviens ;-)) Après un petit en-cas, nous nous sommes donc rendus au stade, où Mirka a réussi à nous dégoter deux billets dans les tribunes.

Nous avons alors vécu le match à fond, avec une ambiance de folie dans un stade plein à craquer, séparé en deux couleurs : le bleu ciel pour le Bolivar, l’équipe populaire et les rayures jaunes et noires pour les Tigres du Strongest, leader au classement. Le football sud-américain, totalement porté sur l’offensive, donne un rythme d’enfer à la partie. Après 90 minutes bien plaisantes, victoire méritée du Strongest 3 à 2 ! Dommage, nous on était pour le Bolivar ! ;-)

 

Le lendemain matin, le déjeuner nous attendait sur la table… Quelle chance ! Nous avions prévu de nous rendre à la Vallée de la Lune, un petit canyon dont les eaux ont érodé la roche fragile, à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Nous nous sommes promenés dans ce paysage peu singulier, sur un petit sentier entouré d’un désert de stalagmites d’argile. Certains y voient des visages et des figures, nous on a eu du mal… A la fin de la visite, nous avons appris que la plupart de ces représentations disparaissent à cause des éléments naturels. On comprend mieux…

 L’après-midi, nous avons rejoint la ville et nous avons découvert les rues bondées et désorganisées du centre, dont la Sagárnaga, la rue touristique et la Linares, où se trouve le Mercado de las Brujas (le marché des sorcières). On a alors pu voir des fœtus de lamas, des herbes et d’autres potions disposés sur quelques étals peu alléchants.

Nous en avons aussi profité pour réserver notre tour du lendemain : la fameuse descente de la Route de la Mort en VTT.

 

Le jour suivant, le rendez-vous était fixé à 6h devant l’agence, pour éviter une grève des transports (très courant en Bolivie). C’est à 7h (!) que le bus est arrivé et nous a emmené pour la Cumbre, 4700m d’altitude, point de départ des 64 kilomètres de descente ! Nous nous sommes alors équipés : gants, casque intégral, genouillères, coudières, sous-vêtements thermiques, pantalon et veste imperméables et nous avons écouté les consignes de sécurité.

Les 20 premiers kilomètres, faciles, se font sur une route asphaltée. Ensuite, la descente continue sur la véritable route de la Mort, qui comme son nom l’indique, a vu des centaines de personnes se tuer sur son tracé. A ce jour, elle n’est plus utilisée par les camions et les voitures, une nouvelle route plus sûre ayant été construite. L’asphalte fait alors place à une route de pierre qui sinue jusqu’à Coroico, à 1200m d’altitude (soit 3500m de dénivelé négatif)... Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça secoue ! Chacun descend à son rythme, certains (inconscients) arrivent à suivre le guide. Nous on a préféré y aller mollo et profiter des paysages magnifiques. Mathieu a quand même tenté le « plein tube » sur une portion, se créant deux ou trois petites frayeurs. Tout le long de la descente, on a la montagne à droite et le vide à gauche ! Nous n’avons que moyennement été impressionnés, car on roule le plus souvent à droite, et on ne voit donc pas le ravin. Pendant la descente, le guide impose quelques pauses bienvenues pour détendre les avant-bras et pour prendre quelques photos… vertigineuses !

A l’arrivée à Coroico, à l’entrée de l’Amazonie, avec 3 à 4 couches de vêtements en moins qu’à la Cumbre (heureusement que le bus nous suivait pour qu’on y dépose nos vêtements au fur et à mesure…), nous avons profité de la piscine et d’une bonne douche, avant de rejoindre La Paz en bus. Comme souvenir, la compagnie nous a offert un t-shirt de  «survivant à la Carretera de la Muerte» et un DVD avec les photos de la journée.

 

Pour notre troisième jour dans la région de La Paz, nous nous sommes rendus à Tiwanaku, un site pré-Inca à 70 km de la capitale. C’est de ces ruines que se serait inspiré Hergé pour écrire et illustrer la BD de Tintin, Le Temple du Soleil. Après le Machu Picchu, il était un peu difficile de s’extasier devant ce site « si petit ». Mais lorsque Mathieu a appris après coup que la Porte du Soleil apparaissait dans le générique des Cités d’Or, son regard sur Tiwanaku a changé… ;-)

Nous avons particulièrement apprécié le temple semi-souterrain, avec son système de canalisations ingénieux et ses 175 têtes sculptées dans la pierre, dont une qui ressemble franchement à un extraterrestre ! Nous nous sommes aussi amusés à nous parler à travers le mur du temple Kalassaya, non loin de deux impressionnants monolithes de forme humaine. Il y a, dans l’une des parois, des trous de forme conique qui amplifient les sons et qui permettent d’entendre depuis le centre du temple ce que dit une personne qui se trouve derrière le mur.

Ensuite, nous avons rejoint La Paz dans un collectivo conduit par un chauffeur un peu allumé, comme plusieurs de ses collègues boliviens d’ailleurs.

Le soir, nous avons invité Mirka et Emili chez Jean-Claude, un Fribourgeois émigré, qui propose des fondues au fromage et d’autres mets typiques bien de chez nous. On se serait presque cru en Suisse, autour de ce caquelon et avec l’accent de Jean-Claude. Mais bien que très bon, le fromage… bolivien, fabriqué par d’authentiques Hélvètes de Santa Cruz n’égalait pas une vraie moit-moit !

 

Le dernier jour dans la capitale a été dédié à une autre promenade dans le centre, à la découverte de la très jolie petite rue Jaen et ses maisons multicolores ainsi qu’à la cathédrale San Francisco entre autres. Ensuite, nous nous sommes rendus au terminal pour partir pour notre prochaine destination, Cochabamba. Mirka, une nouvelle fois si attentionnée, est venue nous dire au revoir ! Touchés par tant de gentillesse, c’est les larmes aux yeux que nous avons quitté La Paz.

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Copa... Copacabana !

Du 17 au 20 octobre - Publié le 19 novembre 2012

De Puno, au Pérou, nous voulions rejoindre Copacabana, qui se situe du côté bolivien du Lac Titicaca. Nous avions entendu beaucoup de positif concernant cette ville, vivante et agréable, ainsi que sur l’Isla del Sol, petite île au large de Copacabana. Nous avons donc pris un bus duquel nous avons dû descendre pour passer la zone frontière boliviano-péruvienne à pied. C’était un moment assez étonnant, symbolique.

Quelques kilomètres plus loin, nous sommes arrivés à Copacabana, juste à temps pour profiter du joli coucher de soleil. Marc nous avait recommandé un hôtel perché dans les hauts, sur le flanc de la colline. Nous avions réservé une chambre « super luxe » avec petite véranda privative, hammac et vue sur le lac !!! Comble du bonheur : sur le lit, à la place des 4 à 5 couvertures habituelles, nous avons trouvé… un duvet !!! C’était la deuxième fois du voyage, après Huaraz, que nous avions la chance de nous endormir dans des plumes !

Le lendemain, nous avons pris un bateau pour le nord de l’Isla del Sol. Nous avons eu de la chance de nous trouver sur l’île quelques jours avant les semailles. En effet, les communautés ont pour coutume de faire une grande fête lors de laquelle les habitants demandent à la Pachamama (terre mère) de leur donner de bonnes récoltes. Un groupe de musiciens et de danseurs (les célibataires des villages) se déplace à travers toute l’île à pied et en bateau en jouant et en dansant, en faisant quelques pauses dans les villages pour se restaurer. Il y avait donc une super ambiance et nous avons beaucoup apprécié ce moment.

En fin de journée, nous nous sommes arrêtés sur une plage au centre de l’île. Là, nous avons choisi un très joli petit hôtel tout décoré de bois, déserté des touristes, tenu par Victoria et Francisco, un couple adorable. Après une petite baignade dans le lac (pour être honnête, seul Mathieu s’y est aventuré, l’eau avoisinant les 10°…), nous avons dégusté la truite du lac préparée par Victoria. Un délice !

Le lendemain, nous sommes descendus jusqu’au sud de l’île, beaucoup plus touristique et franchement moche, où nous avons repris un bateau (certainement un des plus lents de la planète) pour Copacabana. Le soir, nous sommes montés sur le Calvario, une petite colline qui domine la ville, le long d’un sentier qui représente les différentes étapes du chemin de croix. De là-haut, nous avons une nouvelle fois profité du magnifique coucher de soleil sur le lac.

Après une deuxième nuit passée dans notre hôtel, cette fois-ci dans une chambre avec cheminée, nous avons assisté à la fameuse bénédiction des véhicules en tous genres devant la cathédrale. Les voitures et camions, tout décorés de fleurs et de guirlandes, passent devant un prêtre qui les asperge d’eau bénite... Un moment très sérieux et important pour les Boliviens qui viennent de tout le pays pour bénir leur voiture, mais très folklorique et surréaliste à nos yeux ! Ensuite, nous avons pris un bus pour rejoindre la grande ville de La Paz, siège du gouvernement de la Bolivie.

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Notre bilan du Pérou

Publié le 1er novembre 2012

Le troisième pays que nous avons visité était de loin le plus touristique des trois. Ceci comporte bien sûr des avantages mais aussi des inconvénients.

Le Pérou est un pays incroyablement riche, culturellement parlant. Toutes les civilisations qui se sont succédées entre -1000 et 1500 après J.-C. ont laissé un nombre inimaginable de traces et de vestiges de leur passage. C’est également, comme l’Equateur d’ailleurs, un pays très varié, qui nous a permis de nous promener du bord de la plage à la haute montagne, en passant par les plateaux désertiques.

Les désavantages sont étroitement liés à tout cela. Qui dit tourisme dit souvent « arnaque » et prix excessifs. Nous avons rencontré beaucoup de personnes qui s’autoproclamaient guides ou tour opérateur. Le copinage va bon train, ce qui ne mène pas souvent à un service de qualité. L’expérience que nous avons vécue à Ica avec notre chauffeur de taxi en est un bon exemple.

Tout est sensé se négocier, mais souvent rien n’est négociable. De plus, on n’excelle pas vraiment dans ce domaine…

Nous avons eu l’impression que les Péruviens que nous avons rencontrés étaient davantage intéressés par l’appât du gain que par le fait de rendre service ou de faire des jolies rencontres (même le couchsurfing n’était pas gratuit…).

Après ce mini coup de gueule contre ce système quelque peu oppressant, revenons à nos lamas…

Les paysages que nous avons traversés à bord des bus 5 étoiles, les panoramas inoubliables de la Cordillère Blanche et du Colca Cañon ainsi que les sites archéologiques de Trujillo et de la Vallée sacrée ont fait de ce pays assurément un moment fort de notre voyage.

 

Ce qui nous a plu :

- Les guides à disposition sur les sites touristiques, souvent bilingues (espagnol-anglais) sont très compétents et ont plein d’anecdotes intéressantes à partager. 

- Le centre des villes est vraiment très propre, on voit sans cesse des « balayeurs » ramasser les déchets. Cela contraste avec les gens qui jettent sans cesse leurs détritus dans la rue.

- La facilité à se déplacer en bus ainsi que la qualité et le service à bord de ceux-ci est très appréciable.

- Les forêts d’eucalyptus et l’odeur qu’ils dégagent, bien agréable lors des treks.

- Les femmes qui marchent en tricotant et même en filant la laine...

- Les mêmes femmes qui transportent leur bébé ou leurs affaires dans un tissu si coloré appelé aguayo.

- Les très belles villes de Cusco, Lima et Arequipa.

- L’émotion lors du premier coup d’œil sur le Machu Picchu.

- Pour Mathieu, les chansons des Mystérieuses Cités d’Or qui lui trottaient dans la tête chaque fois que nous visitions un site archéologique.

 

Ce qui nous a moins plu :

- L’absence de respect des gens de 22h à 6h du matin… Tapage nocturne permanent, donc impossible de se reposer.

- Les gendarmes couchés ominprésents, n’importe où et n’importe quand, sur toutes les routes (c’est comme si sur l’A9 on décidait de remplacer tous les radars par des dos d’ânes…)

- Le stress dans les collectivos. Devoir descendre du bus alors qu’il n’est pas encore arrêté, ou devoir y monter alors qu’il est déjà parti… On retiendra le très cinglant : Baja ! Baja ! Baja ! (Descends ! Descends ! Descends !), crié à chaque arrêt par l’assistant du chauffeur.

- Le 95% des murs des villes et des villages sont recouverts de slogans politiques et des noms des candidats à l’élection présidentielle de 2011. Un peu dommage pour les yeux….

 

Les animaux : on a eu très peur de devoir écrire dans cette rubrique que nous n’avions seulement pu voir que quelques alpagas en laisse, que les touristes peuvent prendre en photo pour un sol. Mais finalement, tout au sud du Pérou, on a quand même fini par apercevoir nos premiers camélidés « en liberté ». Au retour du Cañon de Colca, nous avons vu plusieurs troupeaux de lamas et même quelques vigognes (qui sont sauvages, au contraire des lamas et des alpagas qui sont domestiqués). Nous n’avons par contre pas eu la chance de voir le guanaco, autre camélidé sauvage.

Dans le Colca Cañon, on a observé les condors, au vol majestueux et à Huaraz, on a pu entrevoir un viscacha (un lapin des Andes) et un renard andin. Il y a aussi eu plein de lézards, oiseaux et papillons dont nous ignorons le nom précis.

 

Le coup de coeur de Manon : Le moment délicieux passé dans les sources thermales de Llahuar, dans le Cañon de Colca

 

Le coup de coeur de Mathieu : Le Machu Picchu, en compagnie de Tao, Zia et Esteban dans un coin de la tête

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Le superbe Machu Picchu

Publié le 1er novembre 2012

Il y a deux options pour arriver au Machu Picchu : à pied ou en train. Pour arriver à pied, il existe plusieurs possibilités de trek, dont le très connu Chemin de l’Inca, une marche de 3 ou 4 jours. Nous ne l’avons pas faite, car il faut s’y prendre au moins 2 à 3 mois à l’avance pour réserver (début septembre, c’était déjà complet jusqu’à fin novembre !).

De plus, prendre le train au Pérou était une option qui nous plaisait vraiment bien. Nous nous sommes donc « offert » le billet, pour la modique somme de 114.- par personne, pour un trajet de 40 km ! Espérons que les CFF n’arriveront jamais à de tels tarifs ! ;-)

Le voyage commence à Ollantaytambo et se termine à Aguas Calientes. Nous avons été surpris de voir que les trains sifflent autant que les chauffeurs de taxi klaxonnent, pour tout et pour rien. Même qu’à un moment, le klaxon est resté bloqué pendant 10 minutes. Que du bonheur !

Nous avons passé la nuit à Aguas Calientes, rebaptisée le Machu Picchu Pueblo (village). Cette petite ville 200% touristique (et les prix qui vont avec), située au confluent de 3 vallées encaissées, n’a pas de réel charme à nos yeux, si ce n’est que le train circule dans l’une des rues du centre.

Nous nous sommes endormis le sourire aux lèvres, en pensant à notre journée du lendemain. Notre but ultime était d’être les premiers sur le site, pour pouvoir prendre quelques clichés avant la marée de touristes ! Nous avions reçu de nombreux conseils de nos compagnons de voyage sur l’endroit exact où aller pour voir le site en entier.

A minuit, la pluie s’est mise à tomber… et elle n’a pas cessé jusqu’à notre réveil, à 4 heures du matin. C’est donc avec la grimace et les ponchos que nous avons attendu le premier bus, qui partait à 5h30. Dans la file d’attente, nous avons fait la connaissance de David et Jan, un couple de Limeños très sympa. Comme parfois nous avons aussi de la chance, les dernières gouttes de pluie de la journée sont tombées alors que nous rejoignions l’entrée du site. Nous avons alors aperçu les courageux qui étaient montés à pieds, trempés des oreilles aux orteils. Et c’est comme prévu, au taquet, que nous sommes arrivés en deuxième et troisième position au mirador. Une émotion toute particulière nous a alors envahi. La cité perdue, spectaculaire, se présentait sous nos yeux alors que le soleil sortait doucement de derrière les montagnes environnantes. Seuls quelques lamas paissaient tranquillement. C’était un moment magique…

Nous avions rendez-vous à 7h pour l’ascension du Wayna Picchu (qui signifie « Montagne Jeune », alors que le Machu Picchu signifie « Montagne Vieille »), une petite montagne de laquelle on a une jolie vue sur les ruines. Deux groupes de 200 personnes peuvent y monter chaque jour. Nous avons donc traversé de part en part le site encore désert et nous avons rapidement rejoint le sommet. De là-haut, la cité semblait beaucoup plus petite… Sur un promontoire, une autre séance photo s’est imposée, en compagnie de nos amis français Sophie et Max, deux cyclistes au long cours rencontrés plus tôt sur le site.

De retour au pied du Wayna, nous avons découvert le Machu Picchu sous un tout autre visage : noir de monde ! Quel dommage de devoir visiter les ruines avec tant de gens, mais bon, on s’y attendait… (plus de 800'000 visiteurs par an tout de même !)

Nous avons attendu nos amis pour une visite guidée du site. De très vilains moustiques ont alors profité de ce moment de battement pour nous dévorer. Les piqûres nous démangent encore deux semaines plus tard !

Le groupe de 6 que nous devions former pour la visite s’est vite transformé en groupe de 20. Nous nous sommes donc promenés, en slalomant entre les autres groupes, à travers les différents quartiers de la cité inca, essayant de saisir toutes les informations du guide. Nous avons entre autre été impressionnés par les connaissances en astronomie des Incas. Un calendrier solaire intact se trouve dans ce que l’on pense être un observatoire astronomique. Plus loin, le temple des trois fenêtres comprend une fenêtre où entrent les rayons du soleil lors du solstice d’été et une autre où ils entrent lors du solstice d’hiver. Et la troisième… ben on s’en souvient plus… ;-) Il y a également une pierre où les quatre points cardinaux sont représentés. Bluffant, non ?

Un autre détail intéressant est que tous les murs des bâtiments sont inclinés vers l’intérieur et les fenêtres sont toutes de forme trapézoïdale, ce qui leur permet de résister aux tremblements de terre. Par contre, on a été étonnés d’apprendre que lors de la restauration, cette architecture n’a pas été conservée…

Ravis de la magnifique journée que nous avions passée, nous avons choisi de redescendre les 1716 marches jusqu’à Aguas Calientes à pied. Ensuite, nous avons repris le train pour Ollantaytambo et finalement un minibus jusqu’à Cusco, où nous avons passé notre avant-dernière nuit au Pérou. Juste avant de dormir, nous avons retrouvé Marc et Marion, nos amis français rencontrés en Equateur, pour partager nos aventures latino-américaines.

Le lendemain, nous avons pris un bus pour Puno, au bord du lac Titicaca. Nous avions décidé de ne pas nous arrêter longtemps dans cette ville, car le côté bolivien du lac nous attirait davantage. Nous avons donc juste visité le centre à bord d’un tricitaxi, sorte de tuk-tuk à pédales, qui n’existe que dans cette ville au Pérou.

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    G&JL (vendredi, 02 novembre 2012 16:38)

    Excellents récits du Peru et photos fabuleuses! C'est bien les petits, continuez comme ça! :)) Bisous et A+

Cusco y su Valle Sagrado

Publié le 26 octobre 2012

Terminer notre séjour au Pérou par Cusco (ou Cuzco, c'est comme vous préférez) et sa Vallée sacrée, c'était le terminer en apothéose ! Cusco, l'ancienne capitale de l'empire Inca, perchée à 3400m d'altitude au milieu des Andes, est une ville qui nous a beaucoup plu. Elle s'étend du centre-ville jusqu'aux collines environnantes, avec les jolis quartiers de San Blas et San Cristóbal qui dominent la cité. Ses rues de pierre très pentues, ses escaliers interminables et sa jolie place d'armes entourée d'arcades surmontées de balcons donnent beaucoup de charme à cette ville.

A peine arrivés, nous nous sommes mis à la recherche des différents billets, boletos turisticos, droits d'entrées, billets de train qui nous donneraient accès aux sites de la Vallée sacrée et au fameux… Machu Picchu ! Ce ne fut pas une mince affaire, étant donné que les billets doivent être retirés, bien à l'avance, aux 4 coins de la ville... Après avoir sillonné le centre pendant une heure, attendu une autre heure au guichet de PeruRail, nous avions finalement tous les sésames en poche. Pas très pratique le système péruvien ;-)

Epuisés, et ayant quelques heures de sommeil à rattraper, nous sommes rentrés à l'hôtel pour nous reposer et prévoir les jours suivants.

Le lendemain, nous avons passé notre matinée à dire « No, gracias » à tous les commerçants, les rabatteurs, les restaurateurs, les vendeurs de rue, lors notre promenade dans les jolis quartiers de Cusco. Manon a quand même dit une fois « Si, por favor » pour une petite visite chez l’esthéticienne, moment assez rigolo, dans un cadre peu habituel pour ce genre de soins.

Nous avons ensuite rejoint nos amis Fabien et Benoît pour regarder le « derby » Bolivie - Pérou dans un bar du centre, autour d’une Cusqueña (la bière locale) pour les hommes et d’un Machu Picchu (un cocktail très coloré) pour Manon… ;-) Hips. ! Entourés de Péruviens « au taquet » derrière leur équipe nationale, nous étions les seuls pour la Bolivie et nous avons donc caché notre joie lors du but bolivien, de peur de nous faire lyncher ! ;-) Nous avons une fois de plus adoré nous mélanger aux locaux pour vivre un match d’une telle importance.

Le soir, nous nous sommes retrouvés dans un joli restaurant, où les trois garçons ont commandé… le CUY (le cochon d’Inde, eh oui...), seul plat typique qui manquait à leur tableau de chasse gastronomique. Manon, quant à elle, a mangé sa truite en détournant le regard de l’affreux spectacle qui se déroulait sur la table. En effet, ces pauvres petites bêtes trônaient dans les assiettes, rôties, entières des dents aux griffes, avec une demi tomate comme petit chapeau sur la tête et une carotte dans la bouche. Bilan de la dégustation : il n’y a pas grand-chose à manger, mais c’est bon !

Les deux jours qui suivirent avaient été prévus pour découvrir la Vallée sacrée. Les quatre sites qui nous intéressaient étaient inclus dans le boleto turisitco (sorte de ticket pour multiples visites). Nous nous sommes donc tout d’abord rendus à Chinchero en minibus touristique. Dans le petit village, nous avons visité le joli marché et nous nous sommes promenés sur les terrasses incas, consolidées avec des murs en pierre dont les blocs sont taillés et ajustés à la perfection. Les cultures en terrasse, à flanc de montagne ou de colline, avaient plusieurs avantages non négligeables : elles permettaient de limiter l’érosion, de travailler la terre « à plat » et de faciliter l’irrigation.

La visite s’est terminée dans l’église coloniale du village, où la déco hyper chargée et la peinture sont malheureusement rongées par l’humidité.

En deuxième partie de journée, nous avons négocié avec un chauffeur de taxi pour qu’il nous fasse faire un tour par Moray, Maras et Las Salinas, trois autres endroits que nous souhaitions découvrir. Moray est un site impressionnant, où les Incas effectuaient des recherches agricoles et des expériences de culture. Nous avons pu observer et nous déplacer dans les trois amphithéâtres constitués de terrasses en forme de cercles. Chaque « étage » possède son propre microclimat, la température étant plus élevée au centre. Doués les Incas, non ?

A Maras, nous avons seulement fait une petite halte pour voir la jolie église du village.

Nous avons fini cette magnifique journée par une vision totalement surréaliste : Las Salinas. 4000 salines, des petits bassins entre lesquels coule une rivière d’eau salée, sont accrochés à la montagne dans un vallon étroit. Certains bassins avaient déjà été construits par les Incas et cinq cent ans plus tard, 120 familles y récoltent encore la fleur de sel tous les jours.

Nous nous sommes finalement dirigés vers Ollantaytambo (pas facile à prononcer…), où nous avions décidé de passer la nuit.

Les paysages que nous avons traversés lors de cette première journée dans la Vallée sacrée étaient superbes : de grandes étendues verdoyantes, des champs à perte de vue et le río Urubamba qui coule au fond de la vallée. Pas étonnant que la région était à l’époque, considérée comme le grenier des Incas.

Le lendemain, nous avons eu la chance d’être les premiers sur les impressionnantes ruines de la forteresse surplombant la bourgade d’Ollantaytambo. Nous nous sommes ensuite promenés dans les très jolies ruelles pavées de cette petite ville, qui est la seule au Pérou à avoir conservé intact son plan inca. Toutes les maisons sont construites sur les fondations de l’époque. Un de nos coups de cœur !

Ensuite, nous avons pris un bus pour Pisác, dernière étape de notre découverte de la Vallée sacrée. La soixantaine de kilomètres qui sépare les deux lieux a été couverte en 2h20 (record battu !). En chemin, il a fallu charger des sacs de toutes tailles et de toutes formes ainsi que des meubles sur le toit du bus… Nous n’avons donc pas eu le temps de monter jusqu’aux ruines, car le train pour Aguas Calientes, où nous allions passer la nuit, était tôt dans l’après-midi. Nous nous sommes donc contentés du magnifique marché de fruits et légumes et d’artisanat qui y a lieu tous les dimanches.

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Arequipa et le Colca Cañon

Publié le 17 octobre 2012

Il ne nous restait donc plus que le sud du Pérou à visiter. C’est par un bus de nuit que nous avons rejoint la jolie ville d’Arequipa. Une promenade au centre, articulé autour de la Plaza de Armas (comme dans toute ville péruvienne), nous a permis de nous rendre compte de l’atmosphère agréable qui y régnait. Le soir, nous avons rejoint nos amis Fabien et Benoît, rencontrés à Nasca, pour souper. Nous pensions avoir trouvé un super restau français pour changer un peu des plats péruviens, mais malheureusement notre choix s’est avéré être une catastrophe. Le cuisinier devait être très, voire beaucoup trop amoureux devant ses fourneaux. Résultat : les plats étaient immangeables tellement ils étaient salés. Suite à ce délicieux repas, Manon a dû rejoindre la chambre d’hôtel car elle ne se sentait pas bien. Mathieu est quant à lui sorti boire quelques verres avec Benoît et Fabien. Cette nuit-là, Manon a passé le plus clair de son temps aux toilettes, vraiment malade. C’est certainement une intoxication alimentaire qui l’a clouée au lit les deux jours suivants. Pendant ce temps, pour s’occuper, Mathieu est sorti faire des petites promenades, à la recherche de bananes, de Bioflorin et d’autres petites missions « médicales ».

Manon ayant retrouvé la forme, nous avons enfin pu nous rendre dans le Canyon de Colca, où nous souhaitions nous promener pendant quelques jours. Au petit matin, nous avons pris un bus pour Cabanaconde, petit village typique d’où partent les randonnées dans le canyon. En chemin, nous nous sommes arrêtés à la terriblement touristique Cruz del Condor, un mirador d’où l’on est sensé apercevoir cet immense rapace survoler le canyon. Après 40 minutes passées sur place sans un oiseau à l’horizon, nous avons finalement aperçu deux condors au loin. Heureusement, ce n’était que partie remise étant donné que nous avons eu la chance de les voir de plus près dans le canyon.

A Cabanaconde, avant de descendre dans la vallée, nous avons choisi de passer une nuit au Pachamama Home, un petit hôtel de routards absolument adorable tenu par Ludwig, son frère Mirko et toute leur famille.

Le lendemain, nous avons donc entrepris notre trek dans le canyon par la descente parfois vertigineuse jusqu’au Rio Colca. De là, nous avons rejoint Llahuar, un petit hameau de 2 ou 3 habitants. Le « Llahuar lodge », où nous avons passé notre première nuit, était un hôtel composé de huttes en bambous et de trois petits bains thermaux alimentés par des sources d’eau chaude. Se baigner dans un petit bassin à fleur de rivière dans une eau à 45°, seuls au monde avec notre ami Anthony, un sympathique anglais rencontré sur le chemin, était absolument parfait pour se relaxer après 5h de marche.

En soirée, tous les randonneurs du lodge avaient rendez-vous pour le souper autour de la grande table commune. Nous avons alors fait la connaissance de Pauline, Ebla et Anne-Co, trois jeunes filles qui faisaient du volontariat à Arequipa.

Après une bonne nuit de sommeil, bercés par la rivière, nous avons repris notre route en direction de l’oasis de San Galle, accompagnés de nos nouveaux compagnons de trek. Le chemin était magnifique et les condors sont venus planer dans le canyon pour notre plus grand plaisir. Après 5 heures de marche, nous sommes arrivés à l’oasis, sorte de petit bled composé essentiellement d’hôtels avec piscine, dans une végétation luxuriante au milieu de ce canyon désertique. Il n’y avait pas grand-chose à y faire, si ce n’est de profiter de la piscine tant qu’il y avait du soleil et une nouvelle fois de se relaxer avant la grande montée du lendemain, avec une petite cerveza ou une panachée selon les goûts.

Notre dernière journée consistait à remonter à Cabanaconde, un joli dénivelé en perpective : 1200m… Nous sommes partis un peu tard, et à 10h, le soleil s’est mis à taper fort. Nous avons donc passablement souffert de la chaleur et nous sommes arrivés crevés au village, après 4h de marche.

Nous avons à peine eu le temps de nous doucher et de nous asseoir un petit moment, que Ludwig, le propriétaire de l’hôtel, nous a invité à venir soutenir son équipe pour les demi-finales et finale de la coupe régionale de football. Avec Sabrina et Jérôme, deux Français rencontrés à l’hôtel, nous nous sommes donc rendus… à pied… au terrain, que dis-je, au stade de football à quelques 20 minutes de là… L’ambiance était incroyable, des dizaines et des dizaines de personnes s’étaient déplacées pour l’événement, un orchestre jouait, des femmes proposaient des grillades… En bref, tout était réuni pour passer un super moment. Les matchs, à défaut d’être de grande qualité, étaient intenses et les joueurs nous ont impressionnés par leur endurance à près de 3300m d’altitude ! L’équipe du Pachamama Home a gagné la coupe et nous avons fêté la victoire dans le bar de l’hôtel au Colca Sour, un mélange de pisco et de fruit de cactus, une merveille !

Après une nuit bien méritée, nous avons rejoint Arequipa pour y prendre un nouveau bus de nuit pour Cusco, dernière étape de notre séjour au Pérou.

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Ica & Nasca

Publié le 17 octobre 2012

Nous sommes arrivés à Ica relativement tard le soir. Ica est une grande ville moche et sans intérêt au milieu du désert. Nous voulions alors rejoindre Huacachina, petit oasis entouré de dunes de sable non loin de là. Mais voilà... rien ne s'est passé comme on le souhaitait ! Même si nous savions que c'était un week-end prolongé au Pérou, nous n'avions pas jugé nécessaire de réserver un hôtel... mal nous en a pris ! Après avoir tourné comme des hélices avec notre chauffeur de taxi sans trouver la moindre chambre disponible, il nous a finalement gentiment proposé de nous héberger pour la nuit. C'est donc sur son canapé dans son salon que nous avons dormi. La bonne blague au réveil a été de recevoir la note de l'"hôtel"... 160 NS (64.-), soit le prix d'un hôtel de luxe ! Le taximan, qui était aussi guide et tour opérateur (ils sont hyper polyvalents ces Péruviens), nous a aussi vendu, dans la confusion générale de notre arrivée, un tour dans les dunes de Huacachina. La facture, avec les frais de taxi de la veille et du jour même, s'élevait donc à une somme astronomique que nous nous sommes empressés de négocier, of course ! C'est avec le papa de notre hôte que nous avons rejoint Huacachina et sa horde de rabatteurs. Le petit tour en buggy (sorte de véhicule tout terrain) que nous pensions faire à deux, planche de surf sous le bras, s'est transformé en une invasion de 15 buggies de 14 places dans les dunes. Au milieu de 200 touristes, difficile de profiter à 100% du moment et de se sentir libre. Malgré tout cela, nous avons quand même bien rigolé en testant le sandboard. Descendre avec une planche de bois attachée aux pieds avec des velcro qui se détachent toutes les 10 secondes, tout cela sur du sable, c'était assez casse-gueule ! Surtout que les sensations ne sont pas du tout les mêmes que sur la neige... Peut-être qu'avec des skis ça aurait été plus facile ! ;-)

 

C'est remplis de sable, que nous avons pris le bus pour Nasca, une petite ville plus au sud. Le grand intérêt de cette région sont les incroyables lignes (spirales, droites, ...) et motifs (singe, araignée, colibri, chien, orque, ...)  tracés dans le sol du désert par les Nasca, civilisation ayant vécu de -200 à 600 ap. J.-C. La signification de ces dessins reste un grand mystère pour les scientifiques. Ils ont été découverts en 1927 par hasard, du haut d'une échelle, par Maria Reiche, une mathématicienne allemande qui a consacré sa vie à les étudier. Vu la taille des dessins (le motif du héron mesure 300m de long !), le seul moyen d'observer les figures est de prendre un petit avion qui survole la zone pendant une demie heure pour la modique somme de 100.- par personne. Nous avons donc renoncé à cette folie et nous sommes allés découvrir deux motifs (l'arbre et les mains) depuis un mirador. Nous avons aussi visité la maison-musée de Mme Reiche et nous avons été impressionnés par l'ampleur et la qualité de ses recherches.

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